Il voulait qu’un autre pédophile prenne le blâme

Michael Nguyen
Un des pires pédophiles du Québec, accusé d’avoir récidivé juste après sa sortie du pénitencier, était prêt à payer son cochambreur pour prendre le blâme s’il se faisait attraper avec des photos où on le voit agresser sa propre fille de 4 ans.
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« Quand il m’a donné le GPS [qui contenait de la pornographie juvénile], il me disait que sa fille de 4 ans était là, qu’il [l’agressait sexuellement] avec elle en robe de mariée. Mais il voulait faire tout pour ne pas être accusé, il m’a dit de prendre le blâme, qu’il paierait ma cantine », a expliqué le premier témoin au procès de Luc X, mardi au palais de justice de Montréal.
L’histoire de Luc X, maintenant âgé de 47 ans, avait choqué le Québec, en 2002, lorsqu’il avait été arrêté pour avoir violé sa fille de 4 ans, des agressions qu’il filmait pour ensuite vendre les vidéos sur internet. Son nom de famille est confidentiel, afin de protéger l’identité de sa fille.
- Franca Cortoni, psychologue spécialiste de la violence et de la délinquance sexuelle, commente le dossier à QUB Radio:
Condamné à 15 ans de pénitencier en 2005, le pédophile n’aurait toutefois rien appris. Une fois en maison de transition, il aurait réussi à récupérer des images des agressions qu’il avait commises.
Vantard, il en aurait même parlé à un cochambreur, lui aussi pédophile.
Des filles « très jeunes »
« Luc m’expliquait avoir 1200 photos dans un GPS, toutes des filles très jeunes, dont la sienne, mais aussi sa nièce en robe rouge, et qu’il y en avait tellement que le GPS ralentissait », a expliqué le témoin, dont l’identité est protégée en raison de ses inquiétudes relativement à son témoignage.
- La juge à la retraite Nicole Gibeault commente le dossier à QUB radio:
Luc X aurait ensuite montré les photos à son compagnon de maison de transition et lui aurait même confié le GPS, selon le cochambreur, qui a affirmé être ensuite allé assouvir ses besoins pédophiles dans la salle de bain.
« Les images n’étaient pas connues, je n’en avais jamais entendu parler, a expliqué le témoin. Mais ensuite, je me suis fait prendre sur le fait. Une gestionnaire m’a dit que si je dénonçais la personne qui m’avait donné le GPS, je ne serais pas remonté au pénitencier, alors je l’ai fait, mais je me suis fait remonter pareil. »
Assis dans le box des accusés, Luc X est resté de marbre face à son ancien cochambreur.
Le procès se poursuit toute la semaine.