Il vit dans sa voiture depuis 333 jours et réussit à rembourser une partie de ses dettes


Laurence Morin
Un résident de Blainville a transformé sa voiture en un logement dans lequel il habite depuis 333 jours, ce qui lui a permis de rembourser une partie de ses dettes qui s'élevaient à plus de 90 000 dollars.
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En juillet dernier, Marc-André Gagnon a choisi de supprimer ses frais de logement. Son véhicule est devenu bien plus qu'un simple moyen «de promenade traditionnelle» pour lui, son siège passager lui servant de lit depuis maintenant plus de 300 jours.
En éliminant son paiement de loyer, il a réussi à rembourser 18 000 dollars avec un fonds d'urgence de 1000 dollars, mais les intérêts sur ses dettes réduisent ce gain net à 11 000 dollars.
«Si je n'avais pas d'intérêt qui s'accumule au fil du temps, ça raccourcirait mon terme assurément», explique-t-il, au micro d’Isabelle Maréchal sur les ondes de QUB radio et télé.
Avec le paiement des impôts qui s'ajoute à sa dette, Marc-André Gagnon a choisi de prioriser le paiement de sa carte de crédit.
«Je priorise la carte de crédit parce que l'impact de l'intérêt est tellement catastrophique que je ne peux pas faire autrement», confie-t-il.
• Sur le même sujet, écoutez cet épisode balado tiré de l'émission d’Isabelle Maréchal, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
Crise du logement
Avec la crise du logement au Québec, il n'est pas le seul à dormir dans le stationnement de centres commerciaux, affirme celui qui est aussi intervenant en intervention organisationnelle.
«Dans le stationnement de nuit où je me mets actuellement depuis plusieurs mois, je vois une augmentation de l'achalandage», témoigne-t-il.
«C'est un phénomène qu'on voit de plus en plus, poursuit-il. C'est triste de voir ça et c'est inquiétant. [...] Hier, je pense qu'on était une dizaine de personnes dans le stationnement.»
Une solution provisoire
Bien qu'il se sente à l'aise dans sa voiture, Marc-André cherche un logement abordable, mais refuse de signer pour «n’importe quoi».
«Je ne suis pas assez malheureux dans mon véhicule pour me dire: "je saute sur n'importe quoi"», souligne-t-il.
Si les températures sont plus élevées l’été, il confie préférer vivre dans sa voiture l’hiver.
«Si j’ai à choisir entre des températures hivernales ou les étés de canicule, je prends l’hiver demain matin [...] C’est insupportable la chaleur», dit M. Gagnon.
Marc-André assume cette situation temporaire. Il partage son expérience sur les réseaux sociaux pour conscientiser la population, sachant que la plupart des personnes dans sa situation préfèrent rester discrètes.
«C’est une vie assez solitaire et isolée, conclut-il. [...] Je pense qu'on est encore à un moment où les gens sont peut-être un peu gênés d'être dans cette aventure-là.»