«Il va falloir que les actions parlent»: un expert en marketing sportif réagit à la lettre du CF Montréal

Globalement, il faut interpréter la lettre du CF Montréal à l’endroit de ses partisans de manière positive, croit un expert en marketing sportif, mais en termes clairs, il va falloir que les bottines suivent les babines.

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L’équipe a promis aux partisans dans son message de leur redonner une équipe dont ils pourront être fiers, tout en partageant leur déception quant aux résultats désastreux du club. Le CF Montréal annonce du même coup une grande reconstruction.

Aux yeux de Frank Pons, professeur en marketing à l’Université Laval et directeur de l’Observatoire international en management du sport, il s’agit d’un bon premier pas, puisque l’organisation n’a plus le choix de livrer la marchandise.

«C’est positif et c’est un geste intéressant, mais ça reste un geste à double tranchant parce que là, on vient de mettre les attentes très hautes. Ça veut dire que dans deux, trois ou quatre ans, il doit y avoir de vrais résultats», a-t-il d’abord constaté, en ajoutant qu’il aurait été souhaitable que l’organisation prenne directement une part du blâme dans le marasme actuel.

Un plan à communiquer

Selon cet expert en marketing, quelques éléments demeurent tout de même à éclaircir par rapport au message de base.

«On s’engage dans une voie qui est plus difficile dans le soccer avec des achats de joueurs. C’est très aléatoire et reconstruire, c’est difficile pour une équipe qui ne peut mettre beaucoup d’argent immédiatement dans l’achat de joueurs. J’ai hâte de voir ce que le terme “reconstruction” veut dire concrètement. Ils ont sans doute un plan, mais il va falloir que les actions parlent», a-t-il énoncé.

«Il faut maintenant faire savoir c’est quoi le plan, exactement. On avait déjà annoncé qu’on allait développer de jeunes joueurs et les vendre. C’était un plan particulièrement dangereux, parce qu’on construit quoi à long terme?» s’est demandé M. Pons.

Un retour vers l’Impact?

Après la publication de la lettre par le CF Montréal, de nombreux partisans ont réagi sur les réseaux sociaux, tantôt positivement et tantôt avec scepticisme.

Pour plusieurs, il semble que le premier geste à poser serait de revenir à l’ancien nom, l’Impact.

Le Collectif Impact Montréal a notamment cité la lettre du CF Montréal sur ses réseaux sociaux en posant la question: «Et si vous commenciez par nous ramener le club que nous aimions?»

«Je ne crois pas que l’organisation doit mettre ses énergies là», a quant à lui rétorqué M. Pons.

«Ce n’est pas la solution, même si le nom CF Montréal ne plaît pas à la frange dure des fans. Ce serait dépenser énormément d’argent que de revenir à l’Impact pour satisfaire un groupe très hardcore de partisans. Le nom n’est pas le problème, mais plutôt le développement des joueurs, ainsi que la stabilité de l’équipe et du personnel d’entraîneurs», a-t-il tranché.