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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Il quitte la haute finance pour vivre dans le bois au nord du lac Saint-Jean

Après avoir fait carrière à Toronto, David Desjardins était en quête d’un nouveau sens à sa vie

Dans ses vidéos, David Desjardins relate les aspects de la vie quotidienne, comme l'importance de préparer du bois de chauffage pour l'hiver. 

Photo tirée du Facebook de David Desjardins
Dans ses vidéos, David Desjardins relate les aspects de la vie quotidienne, comme l'importance de préparer du bois de chauffage pour l'hiver. Photo tirée du Facebook de David Desjardins Photo tirée de FACEBOOK, DAVID DESJARDINS
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Photo portrait de Diane Tremblay

Diane Tremblay

2025-08-22T16:00:00Z
2025-08-22T16:05:16Z
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Passionné de la finance, David Desjardins a travaillé sur Bay Street, à Toronto, avant de tout quitter pour aller vivre dans le bois, à 100 km au nord du lac Saint-Jean. Depuis trois ans, il habite dans une yourte où il apprivoise la nature au jour le jour.

«Je me suis ramassé sur Bay Street, à Toronto, j’avais 20 ans. J’ai travaillé pour différents fonds d’investissement. J’ai été analyste financier», a relaté le coureur des bois qui est aujourd’hui âgé de 30 ans.

Originaire de Dolbeau-Mistassini, il a étudié à l’UQAC, obtenu les certifications CFA et CAIA pour pratiquer dans son domaine, avant de mettre fin à tout cela en 2022, au terme de six ans à travailler dans la Ville Reine dans un environnement compétitif où la culture de performance est omniprésente.

Dans la jeune vingtaine, David Desjardins, originaire de Dolbeau-Mistassini, est devenu analyste financier à Toronto. Photo tirée du Facebook de David Desjardins
Dans la jeune vingtaine, David Desjardins, originaire de Dolbeau-Mistassini, est devenu analyste financier à Toronto. Photo tirée du Facebook de David Desjardins Photo tirée de FACEBOOK, DAVID DESJARDINS

«Aux yeux des gens, j’avais tout pour être heureux. J’avais le succès, je faisais un bon salaire. Mais en dedans de moi, je ne me sentais pas bien.»

Krach boursier

«C’est là que j’ai commencé à penser à aller vivre dans le bois, faire un retour à la simplicité. À Toronto, je travaillais avec des gens fortunés. J’ai vu l’exubérance à un certain niveau, mais moi, j’avais envie de revenir à la base des choses. C’était devenu ça, le plus important.»

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L’élément déclencheur a été la pandémie de COVID-19, quand les marchés boursiers mondiaux ont connu un krach brutal et rapide.

«Je suis tombé sur le récit de Henry David Thoreau, Walden, qui a été publié en 1854. Ce livre a changé ma vie. Il a décidé, lui aussi, d’aller vivre en forêt et il documente son expérience.»

«Mes parents pensaient que j’étais devenu fou quand je leur ai annoncé mon intention», ajoute-t-il.

Le milieu de vie de David Desjardins à 100 km au nord du lac Saint-Jean. Photo tirée du Facebook de David Desjardins
Le milieu de vie de David Desjardins à 100 km au nord du lac Saint-Jean. Photo tirée du Facebook de David Desjardins Photo tirée de FACEBOOK, DAVID DESJARDINS

«Mon père et mon frère sont des gens manuels qui savent tout faire, mais ils ne comprenaient pas, car je n’avais aucune expérience. Je n’avais jamais touché à des outils de ma vie! Ils étaient inquiets pour moi.»

Force mentale exigée

«Après trois ans, je suis bien installé, mais au départ, ç’a été extrêmement difficile. C’est le défi de ma vie, si on veut. Je vois les commentaires aujourd’hui, les gens disent: “Wow! Une vie de rêve!” Mais avant ça, ç’a été extrêmement difficile. Il y a des moments où je ne pensais pas y arriver. Le premier hiver, quand il fait -40 °C et que tu es tout seul dans le bois... C’est le mental qui embarque. Tu es laissé à toi-même. Je dirais que le mental, c’est le plus important.»

Même s’il a choisi un mode de vie dans la nature, David ne fuit pas forcément la société ou les contacts humains.

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«Je suis quand même quelqu’un de sociable», a-t-il partagé.

David Desjardins, 30 ans, a fait le choix de vivre dans la forêt après avoir connu l’effervescence de Toronto, où il a travaillé comme analyste financier. Photo tirée du Facebook de David Desjardins
David Desjardins, 30 ans, a fait le choix de vivre dans la forêt après avoir connu l’effervescence de Toronto, où il a travaillé comme analyste financier. Photo tirée du Facebook de David Desjardins Photo tirée de FACEBOOK, DAVID DESJARDINS

D’ailleurs, il y a trois semaines, il a commencé à diffuser des vidéos de son quotidien sur les réseaux sociaux, attirant de plus en plus de vues.

«Je vais en ville quand une opportunité se présente. Le mois dernier, j’avais le mariage d’un ami, par exemple. Quand je vais à la ville, je vais aussi à l’épicerie pour acheter des denrées de base ainsi que des fruits et des légumes.»

«En plus, j’ai ma serre et ce que les arbres fruitiers m’offrent. Je reçois beaucoup de nourriture en cadeau aussi de la part des pêcheurs et des chasseurs qui passent dans le coin.»

Vivre dans la simplicité

L’hiver dernier, il a passé 10 semaines sans se rendre en ville. L’hiver prochain, son objectif est de passer toute la saison dans le bois.

Ses journées s’organisent autour de l’essentiel: couper du bois, pêcher, entretenir sa yourte et lire sur différents sujets qui le passionnent.

«Je vis dans le moment présent. C’est ça que la forêt m’a appris. Je suis comblé.»

Habitué à vivre avec peu, en juillet dernier, ses dépenses se sont élevées à 164,97$ pour le mois au complet.

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