Il prétend faire partie d’un club-école des Hells Angels «par amour pour la moto»
Un membre des Marauders de Montréal risque quatre ans de détention


Valérie Gonthier
Un membre en règle d’un club-école des Hells Angels qui risque quatre ans de détention pour trafic de drogue jure que ce n’est que par passion pour les motos qu’il s’est joint à un groupe de motards hors-la-loi.
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Carl St-Louis a vu les policiers débarquer chez lui en juin 2021. Ils y ont retrouvé une arme à feu de calibre 9 mm chargée et munie d’un chargeur à haute capacité, 50 000 comprimés de méthamphétamine, des téléphones cellulaires ainsi que près de 33 000$ en argent.

St-Louis possédait aussi plusieurs items et bijoux à l’effigie des Hells Angels et des Marauders, un club de supporters de l’organisation criminelle.

Il détenait aussi des vêtements arborant les écussons de ces groupes.
St-Louis est en fait un membre en règle de cette dernière bande de motards, a confirmé le sergent Patrice Boucher de la Sûreté du Québec.
Le policier témoignait vendredi au palais de justice de Longueuil dans le cadre des observations sur la peine de St-Louis et son complice, Kevin Mageren-Chrétien.
Implication banalisée
Les deux hommes ont déjà reconnu avoir participé à un réseau de trafic de drogue actif sur la Rive-Sud de Montréal.
Carl St-Louis espère éviter une peine de quatre ans de détention, comme le réclame le ministère public.
Mais l’homme de 32 ans semble encore banaliser son implication au sein du groupe de motards.
Il assure que c’est son amour pour le type véhicule que les membres enfourchent qui l’a motivé à faire partie des Marauders, le principal club-école du chapitre de Montréal des Hells Angels.

Une explication complètement «loufoque», a plaidé Me Ève Malouin, procureure de la Couronne.
«Il s’agit d’une minimisation de ses liens avec les Hells Angels. Ce n’est pas la passion pour la moto qui l’amène à porter ces patchs, mais son appartenance et le support aux Hells Angels», a-t-elle lancé en salle d’audience.
Surtout qu’on ne devient pas membre des Marauders par hasard, a prévenu le sergent Boucher, expert dans le fonctionnement et la structure des groupes de motards hors la loi.
Il s’agit en effet d’un club de supporters de haut niveau.
«On ne retrouve pas de veste [des Marauders] au marché aux puces. C’est un autre membre qui va la remettre», a expliqué le sergent Boucher.
Symbole de violence
Ces vêtements et items à l’effigie de groupes de motards démontrent support et affiliation aux Hells Angels, qui cultivent une image de violence et d’intimidation.
Aussi, lors de la perquisition à l’entreprise de Carl St-Louis, un étage avait pris des allures de repaire pour les motards, a constaté le sergent Boucher.

On y retrouvait un espace-bar, une télévision, un gymnase ainsi que plusieurs items liés aux Hells.

Carl St-Louis assure pour sa part avoir fait du «ménage» dans son entourage et espère s’en tirer avec une peine de trois ans de pénitencier.
Kevin Mageren-Chrétien, qui agissait comme «banquier» pour l’organisation, espère éviter la prison et purger sa peine à domicile.
Le juge Marc-Antoine Carette rendra sa décision cet automne.
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