«Il possède le caractère et la personnalité pour réussir à Montréal» – Simon Gagné au sujet de Zachary Bolduc
Bolduc avait fait les manchettes, en décembre 2022, lorsqu’il avait dit que les «Québécois francophones partent avec deux prises» avec Équipe Canada junior
François-David Rouleau
En faisant l’acquisition de Zachary Bolduc, le Canadien n’a pas que réglé une carence dans la formation à l’attaque. Il a mis le grappin sur un joueur de caractère capable de braver la tempête et de jouer sous pression, estime son ancien entraîneur chez les Remparts de Québec Simon Gagné.
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La preuve?
Remontons à décembre 2022, quelques jours après qu’il eut été parmi les cinq derniers joueurs retranchés du camp d’Équipe Canada junior (ÉCJ).
Ce sont les propos de Bolduc qui avaient suscité la polémique et jeté de l’huile sur le feu déjà bien nourri entre les deux solitudes linguistiques et politiques régnant au sein de l’organisme national Hockey Canada.
«En tant que Québécois francophone, je pense que tu pars avec deux prises. C’est sûr que quand tu arrives là-bas, c’est rare qu’ils te placent sous les projecteurs. Ils ne te placent pas dans un environnement gagnant. D’un autre côté, c’est à nous de nous battre sauf que, quand tu arrives là-bas, tu sais que tu pars avec deux prises.»
Son opinion et sa réalité n’avaient pas été partagées par les bonzes du hockey canadien. Elles avaient largement fait réagir. Il y a plus de deux ans et demi, il avait parlé «avec ses tripes», selon notre chroniqueur Marc de Foy.
Babines et bottines
«Ça avait créé un scandale. Sa citation était sortie très forte et elle était le sujet de l’heure, se souvient Gagné, qui l’avait épaulé avec Patrick Roy dans ce tremblement de terre. Elle avait brassé beaucoup de merde.
«Il avait ensuite beaucoup de pression, mais il s’était servi de cette histoire pour élever son niveau de jeu, renchérit-il. Les bottines avaient suivi les babines.»
Bolduc avait terminé la saison avec 110 points au compteur. Il avait aidé les Remparts à terminer au sommet du classement général de la LHJMQ, deux petits points devant les Mooseheads d’Halifax, et ensuite à remporter les grands honneurs en séries éliminatoires devant ces mêmes Mooseheads.
Pour couronner le tout, l’attaquant s’était imposé dans la conquête de la coupe Memorial qui avait lieu à Kamloops.
Bolduc avait ainsi cloué le bec à ceux qui le pointaient du doigt depuis sa sortie controversée.
Expérience bénéfique
Selon Gagné, cet épisode «houleux» de sa dernière saison de hockey junior lui servira d’expérience dans le marché montréalais, où un mot de travers peut rapidement devenir viral.
«Ce n’est pas bon de sortir sa frustration dans les médias. Zach a compris que c’est mieux de garder ça en dedans et dormir là-dessus. On l’avait aidé et il avait appris, relate-t-il à propos de celui qui avait 19 ans au moment de créer la commotion. Cette histoire l’aidera certainement à Montréal.»
Gagné persiste à croire que Bolduc avait sa place au sein de cette équipe nationale junior au championnat mondial de 2023. Cet «échec» lui avait servi de motivation pour le reste de la saison. Jusqu’au moment de soulever la précieuse coupe Memorial, il s’était distingué face à ceux qui avaient alors percé la formation de Dennis Williams en prévision du Mondial junior.
«Zach avait beaucoup de pression à Québec cette saison-là. Il devait marquer des buts et mener l’offensive. Patrick [Roy] et Jacques [Tanguay] l’avaient challengé. Jacques s’était assis avec lui en séries et il avait ensuite débloqué contre Halifax, se rappelle Gagné. Ce sont des étapes qui ont permis de le préparer aux rangs pros.
«Il possède le caractère et la personnalité pour réussir à Montréal», ajoute Gagné, qui l’a vu progresser dans son jeu offensif et défensif depuis son arrivée chez les pros.
Pas juste un marqueur
Hormis son flair offensif, son instinct de marqueur et son tir foudroyant, l’instructeur note également sa hargne à se glisser sous la peau de ses adversaires.
«Il a ce petit caractère et cette capacité à donner le bon coup d’épaule au bon moment pour réveiller tout le monde. J’ai appris à le reconnaître et j’ai adoré cet aspect de son jeu.»