«Il ne me reste plus que ce que j’ai sur moi et mon téléphone»: des résidents et des touristes ont tout perdu à cause du bris d’aqueduc majeur
Une vingtaine d’immeubles ont été évacués par les pompiers pendant la nuit de jeudi à vendredi

Clara Loiseau
Des résidents montréalais et des touristes ont tout perdu dans l’impressionnante inondation provoquée par un bris majeur d’aqueduc et ne savent pas quand ils pourront enfin retrouver leur logement ou profiter de leurs vacances.
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«Il ne me reste plus que ce que j’ai sur moi et mon téléphone. L’eau est presque montée jusqu’au plafond, je sais déjà que j’ai tout perdu», souffle Jean-Philippe Fediel Peguero, qui vivait dans un demi-sous-sol.

Vers 3h du matin, dans la nuit de jeudi à vendredi, il a été réveillé alors que l’eau commençait à s’infiltrer dans son logement situé à quelques mètres seulement de l’important bris d’un aqueduc qui a affaissé une partie de la rue Bélanger, au coin de la 17e Avenue dans le quartier Saint-Michel.

«Je n’ai même pas eu le temps de prendre quelques affaires», poursuit-il.
Dans l’immeuble à côté, Abbes Feddag, un touriste algérien en vacances à Montréal, a été le premier à appeler la police lorsqu’il a vu le niveau de l’eau monter rapidement.
«Avec mes amis, on est tout de suite allé réveiller les gens en dessous et les aider à sortir parce que l’eau commençait déjà à rentrer chez eux pendant qu’ils dormaient», raconte-t-il.

«Ça fait des souvenirs à ramener au pays, mais j’aurais voulu faire autre chose de mes vacances», dit-il, résigné.
Comme lui, une cinquantaine d’évacués ont trouvé refuge au Centre Étienne-Desmarteau, dans l’arrondissement voisin de Rosemont–La Petite-Patrie, après qu’une vingtaine d’immeubles ont été évacués. En matinée, quelques lits avaient été installés pour leur permettre de se reposer.

Travaux
France Dumaine et Benoit Bernier ont aussi fait le saut quand ils ont vu une voiture du voisinage disparaître sous l’eau.

«On n’a pas compris ce qu’il se passait, ce n’était pas comme s’il y avait eu de gros orages», explique Mme Dumaine.
Pour Durel Faustin, dont la maison est située en avant du cratère laissé par l’explosion du tuyau, tout son sous-sol est une perte totale.
«C’est catastrophique, laisse-t-il tomber, dépité. Le pire dans tout ça, c’est qu’ils nous ont fait deux fois d’énormes travaux de réaménagement pendant des années en mettant le bordel, et là on a ça?», s’indigne M. Faustin qui vit là depuis 19 ans.
«Que font-ils avec l’argent des contribuables? On se le demande vraiment quand on voit ce qui se passe», ajoute-t-il, furieux.

Pour lui et Benoit Bernier, cet accident inquiétant risque en plus de mettre en péril la sécurité des immeubles et donc de leur logement.
«Ça risque de jouer sur la stabilité du bâtiment», craint M. Bernier, qui travaille dans la construction.
Retrouver un toit
De son côté, Jean-Philippe Fediel Peguero commence déjà à penser à se trouver un nouveau logement.
«C’est déjà difficile à Montréal en ce moment avec les prix, là je ne sais pas comment et par où commencer», se décourage-t-il.
Pour le moment, la plupart des évacués ont reçu l’aide de La Croix-Rouge.
«Comme on est visiteur, La Croix-Rouge nous a dit qu’ils ne pouvaient pas s’occuper de nous. Donc là, on essaie de savoir ce qu’on va faire», déplore Abbes Feddag, qui a au moins eu le temps d’attraper son passeport avant de sortir.

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