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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

«Il ne faut pas céder au chantage de Trump», lance Legault

Photo d'archives Stevens LeBlanc/JOURNAL DE QUEBEC
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Photo portrait de Marc-André Gagnon

Marc-André Gagnon

2025-02-18T22:11:34Z
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Malgré l’opposition de l’industrie, François Legault continue de brandir la menace d’imposer une taxe à l’exportation sur l’aluminium et martèle qu’il «ne faut pas céder au chantage de Trump».

Même si l’Association de l’aluminium s’est prononcée contre d’éventuelles mesures de rétorsion (contre-tarifs), le premier ministre persiste et signe.

Aux questions du chef intérimaire de l’opposition officielle, Marc Tanguay, François Legault a répondu mardi qu’il s’agissait d’un enjeu «assez complexe»: «ce n’est pas un jeu pour les enfants».

«Si M. Trump met une taxe à l’importation sur l’aluminium, ce sont les États-Unis qui vont ramasser le 25%. Si le Canada mène une taxe à l’exportation sur l’aluminium, c’est nous qui allons ramasser le 25%», a fait valoir M. Legault.

Apprenti sorcier

«Le premier ministre joue à l’apprenti sorcier», a déploré M. Tanguay, en rappelant que 30 000 bons emplois du secteur de l’aluminium sont en jeu au Québec.

«La dernière chose que l’industrie a de besoin, c’est de se faire taxer par son propre gouvernement», a renchéri le député libéral Frédéric Beauchemin, en soulignant que même la ministre responsable du Saguenay–Lac-Saint-Jean, Andrée Laforest, semble inquiète.

Le premier ministre demeure convaincu que l’aluminium québécois, dont les Américains ne peuvent se passer, peut servir de levier pour renégocier l’Accord de libre-échange avec le Canada, les États-Unis et le Mexique.

Il assure que le président de l’Association de l’aluminium du Canada, Jean Simard, qui se trouvait d’ailleurs à ses côtés à Washington la semaine dernière, «comprend très bien» sa position, et que lui, de son côté, comprend celle de l’industrie.

«Prenez un exemple très concret: l’aluminium pour le F-150 de Ford est fait au Québec», a exposé M Legault. «C’est un aluminium spécial qu’ils ne peuvent pas prendre ailleurs. Donc, les États-Unis seraient très mal pris, et Ford, et GM, et Chrysler, s’il y avait une taxe à l’exportation, s’ils étaient obligés de s’approvisionner ailleurs dans le monde, où il n’y a aucune surcapacité.»

À quand un émissaire?

À défaut d’avoir obtenu des précisions sur les sacrifices que François Legault envisage de faire, Marc Tanguay a également cherché à savoir quand le gouvernement procéderait à la nomination d’un émissaire spécial pour représenter le Québec au sein de l’équipe de négociation du Canada face à l’administration Trump.

Interrogé à ce sujet par la presse parlementaire avant de se rendre au Salon rouge, François Legault n’a pas daigné répondre.

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