Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Il ne faut jamais abandonner dans la vie

Le journaliste Félix Séguin anime notamment l’émission J.E à TVA.
Le journaliste Félix Séguin anime notamment l’émission J.E à TVA. Photo d'archives
Partager
Photo portrait de Rodger Brulotte

Rodger Brulotte

2025-05-24T01:00:00Z
Partager

Le journaliste d’enquête réputé Félix Séguin est natif de Ville-Marie dans la région de l’Abitibi-Témiscamingue. Chaque personne que j’interroge a quelque chose de particulier et Félix n’est pas différent des autres. Il n’en reste pas moins qu’à cause de son travail particulier, je ne vais pas entrer dans les détails de sa famille. Mais je vais vous partager seulement de beaux moments avec sa mère, Nicole.

Étant un enfant unique, il a passé des moments inoubliables avec sa mère. Tous les Noëls, ils se rendaient dans une épicerie en Ontario pour aller chercher des aliments qu’ils n’avaient pas à Ville-Marie. Des moments précieux avec sa mère, qui lui apprenait l’origine des aliments qu’ils dégustaient. Lorsqu’il a eu 12 ans, sa mère lui a ouvert un compte chez BMR afin qu’il puisse construire des cabanes dans le bois avec ses amis. Mais une fois, ils ont ajouté un deuxième étage à la cabane et la Ville les a avisés de détruire la maison. Avec ses amis, au bord des chutes d’eau, ils vivaient dans des camps qu’ils avaient construits pour faire des excursions de pêche ou de chasse.

Aujourd’hui, il s’estime chanceux, car il adore son travail qui lui permet d’être à la recherche de la vérité.

Publicité

Tu as travaillé à la ferme laitière de ton grand-père tout près de Ville-Marie.

Ce fut une expérience de vie incroyable que j’ai amorcée à 12 ans. Le travail à la ferme m’a permis de comprendre l’importance de chaque facette du travail, entre autres se lever tôt le matin.

Quelle leçon de vie as-tu apprise à la ferme ?

Dans la vie, il y a plusieurs défis que tu dois relever chaque jour, tout comme dans une ferme. Cependant, le point commun entre le travail à la ferme et la vie est simple : je devais travailler fort pour arriver à mes fins.

Le travail à la ferme t’a aidé à forger ton caractère.

Tout d’abord, vous comprenez que vous devez vous lever tôt et que par beau ou mauvais temps, vous devez quand même faire vos corvées. C’est comme mon travail d’enquête si je ne fais rien, rien n’aboutira, car une nouvelle ne se présente jamais toute prête, servie sur un plateau d’argent.

Tu as eu d’autres emplois intéressants.

J’étais livreur à la seule pizzeria de Ville-Marie et j’ai aussi travaillé pour une entreprise de paysagement.

Tu ne portais pas le bon chandail de hockey alors, tu as décidé de lâcher.

Mon talent de hockeyeur était limité, mais encore pire, mon père m’a donné un chandail d’une équipe de hockey et j’étais le seul à porter ces couleurs. Cela m’a incité à tout lâcher.

Quel chandail ton père t’avait-il donné ?

Tous les autres jeunes portaient le chandail du Canadien. Ils me narguaient continuellement, car le mien était celui des Nordiques.

Publicité

Bernard Derome et Raymond Saint-Pierre étaient tes héros.

Parmi les plus beaux et importants moments de ma jeunesse, je me souviens que je ne voulais pas voir un film ou une émission sportive. Non, je voulais voir le Téléjournal avec Bernard Derome et les reportages de Raymond Saint-Pierre de partout dans le monde qui disait être en direct de la Russie. C’étaient mes héros. Aujourd’hui, je peux dire, comme Raymond Saint-Pierre le faisait : Ici Félix Séguin, en direct de l’Ukraine.

Tu as découvert les hydroplanes.

J’adore les compétitions d’hydroplanes que j’ai commencé à aimer lors des régates de Ville-Marie qui se déroulaient autrefois sur le lac Témiscamingue. Encore aujourd’hui, je m’intéresse toujours à ce merveilleux sport.

Tu as remporté une médaille aux Jeux du Québec.

Chaque fin de semaine, je me rendais au mont Kanasuta, près de Rouyn-Noranda. Je m’entraînais pour les compétions de ski qui avaient lieu dans différentes régions du Québec. Lors des Jeux du Québec, j’ai remporté une médaille dans la discipline du slalom en ski alpin.

Tu as fréquenté le Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue à Rouyn-Noranda.

J’ai 16 ans, je quitte la maison pour la première fois pour aller vivre en appartement avec des colocs. Ce ne fut pas la meilleure décision de ma vie. Car la pire décision a suivi. Je décide d’aviser ma mère que j’abandonne mes études. Elle me répond : pas de problème, mon fils, je viens te chercher.

Dans la voiture, elle m’avise qu’il y a des conséquences quand tu abandonnes.

Publicité

Elle m’avait trouvé un emploi qui commençait deux jours plus tard. Je devais travailler dans une mine à ciel ouvert et mon horaire allait être de nuit, de minuit à midi. OUFF !

Un retour sur les bancs d’école.

Après deux mois, je suis allé voir ma mère pour lui dire que je voulais retourner aux études. J’avais une condition à respecter, soit de ne jamais plus abandonner dans la vie. Elle m’a appuyé et conseillé d’aller étudier en communications à Ottawa.

Ta mère a joué un rôle important dans ta carrière.

Il ne faut pas oublier que ma mère était une directrice d’école. La règle cardinale de la langue française, c’est que chaque nom est soit masculin soit féminin, la conjugaison des verbes, la construction des phrases et l’utilisation des articles, c’était primordial pour elle.

« Je ne leur dirai jamais assez à quel point je les aime ».

Ma famille, c’est la chose la plus précieuse que j’ai dans la vie. Aujourd’hui à cause de mon travail, je ne peux pas divulguer leurs noms. Cependant, je tiens à ce qu’ils sachent que c’est grâce à eux que je suis motivé pour me lever chaque matin. Je ne leur dirai jamais assez à quel point je les aime. Quant à ma mère, j’ai le privilège de lui parler chaque jour et de l’écouter me rappeler qu’à l’occasion, dans mon reportage, j’avais oublié une règle cardinale de la langue française.

Publicité
Publicité