«Il n’a demandé aucune faveur pour obtenir ce poste» - Scotty Bowman


Marc de Foy
Quand on pose une question à Scotty Bowman, il raconte souvent une histoire pour mettre son opinion en contexte. C’est ce qu’il fait quand on lui demande si l’embauche de Martin St-Louis dans le rôle d’entraîneur du Canadien l’avait étonné à l’époque.
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«Je n’en savais pas beaucoup sur l’homme quand il jouait, je ne connaissais que son histoire, indique Bowman.
«C’est Nick Polano, qui avait travaillé pour moi à Buffalo, qui avait recommandé ses services aux Flames de Calgary. Les Flames lui ont accordé un contrat, mais c’est à Tampa que sa carrière a pris la tournure que l’on connaît.»
Bowman occupait alors un rôle de conseiller particulier auprès de la direction des Red Wings de Detroit, poste que lui avait confié l’ancien propriétaire de cette équipe Mike Illitch pour les grands services qu’il avait rendus à son organisation en tant qu’entraîneur.
Impressionné par son attitude
Bowman assistait régulièrement aux matchs du Lightning de Tampa Bay, ce qu’il fait encore assez souvent grâce à Julien BriseBois qui s’assure qu’une place lui soit réservée sur la tribune de presse.
«Un soir, j’y ai rencontré Martin, relate Bowman.
«Il ne jouait pas en raison d’une blessure, mais il m’avait dit qu’il ne resterait pas à l’écart du jeu longtemps et qu’il reprendrait son poste dans un proche avenir. Son attitude m’avait impressionné.
«Vincent Lecavalier et lui étaient les gros canons du Lightning dans ce temps-là.»
Confiance inébranlable
Dans l’optique de Bowman, St-Louis mène sa carrière d’entraîneur avec les mêmes caractéristiques qui le définissaient comme joueur. D’où sa pensée en vertu de laquelle l’embauche de l’entraîneur inexpérimenté qu’était St-Louis à son arrivée avec le Canadien ne posait pas vraiment un problème.
«Martin n’a demandé aucune faveur pour obtenir ce poste, renchérit Bowman.
«Il accomplit son travail avec la même confiance qui l’animait lorsqu’il jouait. Il croit en ce qu’il fait.»
Venant de la bouche du grand maître qu’est Bowman, ça se prend comme un compliment. Le nonagénaire était reconnu pour faire les choses à sa manière quand il était entraîneur. Mais il n’hésitait pas à tâter le pouls de l’équipe auprès de ses vétérans et à leur confier des responsabilités.
Avec le Canadien, il avait formé ce qu’on appelait «le comité des sept», qui regroupait notamment les éminences grises de la formation comme Ken Dryden, Serge Savard, Guy Lafleur et Bob Gainey.
À Detroit, il avait confié à Igor Larionov le rôle de capitaine du célèbre Russian Five, qui était constitué de Viacheslav Fetisov, Vladimir Konstantinov, Sergei Fedorov, Vyacheslav Kozlov et Larionov.
Comme il le dit pour Sam Pollock, Bowman était en avant de son temps.