Il n’a pas vu sa famille durant trois ans: des sacrifices payants pour cet ancien de la LHJMQ qui a disputé son premier match dans la LNH


Kevin Dubé
Il y a trois joueurs issus du dernier repêchage de la LNH qui ont joué au moins un match dans la LNH cette saison: le tout premier choix au total, Macklin Celebrini, des Sharks de San Jose; la 13e sélection, Jett Luchanko, avec les Flyers de Philadelphie; et... le 217e choix au total, Nikita Prishchepov.
Et, si tout se déroule comme prévu, Prishchepov dépassera Celebrini pour le deuxième plus haut total de matchs joués chez les joueurs de la cuvée 2024, alors qu’il devrait disputer son deuxième match en carrière mardi soir, avec l'Avalanche du Colorado.
Impressionnant, quand même, d’autant plus qu’il a été ignoré deux années de suite au repêchage avant de voir l’Avalanche courir sa chance avec lui en toute fin de séance, à Las Vegas, en juin dernier.
Mais ce qu’il y a de plus fascinant dans l’histoire du jeune attaquant natif d’Orenburg, en Russie, c’est le parcours qui l’a mené jusqu’à la grande ligue.
Le début d’une longue aventure
Prishchepov est débarqué à Victoriaville en pleine pandémie, au début de la saison 2021-2022.
À ce moment, il ne se doutait probablement pas qu’il ne reverrait pas sa Russie natale durant trois ans. C’est que le mélange de la pandémie et du conflit en Ukraine a fait en sorte que Prishchepov n’a jamais pris le risque de retourner chez lui, de peur de ne pas pouvoir revenir.
Il n’a donc pas vu sa famille jusqu’à l’été dernier, où, pour la première fois depuis 2021, il a pu retourner en Russie pour y voir ses proches, quelques semaines, avant de revenir s’entraîner à Moncton, où réside notamment son agent, Bryan Dubé.
«Il a fait beaucoup de sacrifices dans les dernières années, a reconnu le directeur général des Tigres, Kevin Cloutier. D’après moi, en date d’aujourd’hui, il n’a aucun regret.»

Difficile d’être en désaccord, car, après deux déceptions au repêchage, les derniers mois ont été un feu roulant pour Prishchepov. Il a appris alors qu’il se trouvait à l’aéroport international d’Istanbul (Turquie), de retour de Russie, qu’il avait été réclamé par l’Avalanche en toute fin de septième ronde.
Ce dernier avait pour destination Moncton, mais l’Avalanche a changé ses plans et c’est plutôt vers Denver qu’il a mis le cap, pour le camp de développement de l’équipe, après tout près de 48h dans les aéroports.
À ce moment, le plan de la formation de l’Avalanche était de faire retourner Prishchepov dans la LHJMQ pour qu’il continue son développement comme joueur de 20 ans.
«Il est revenu pour un match hors concours, contre Shawinigan, et c’était un homme contre des enfants. Il avait toujours la rondelle», se remémore Cloutier.
Il avait terminé avec trois aides dans une victoire de 4 à 3. Et ce fut la dernière fois qu’il aura enfilé le chandail des Tigres.
Un camp et un contrat
Après avoir bien fait au camp de l’Avalanche, il a obtenu un contrat et l’organisation a décidé qu’il était prêt à faire le saut dans la Ligue américaine de hockey. Puis, après avoir récolté quatre points en six matchs, il a été rappelé au sein du grand club qui doit composer avec une pléthore de blessures depuis le début de la saison.
«Il faut être honnête, sans toutes les blessures, est-ce qu’il aurait joué son premier match dans la LNH cette année? Probablement pas. Mais, sais-tu quoi? Il a eu sa chance et il en a profité», avoue Bryan Dubé.
Profité, certes, et il semble que ce ne soit pas terminé.