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L'article provient de TVA Nouvelles

Il marche 650 km en Gaspésie avec un pied en moins

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Jérémy Bernier | Le Journal de Québec

2022-08-22T12:21:54Z
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Cinq ans après avoir frôlé la mort dans les Rocheuses, un professeur d’éducation physique a traversé les 650 km du Sentier international des Appalaches, en Gaspésie, pour redonner à la communauté qui l’a soutenu durant sa convalescence. 

«J’avais besoin de repousser mes limites, de me prouver que j’étais encore compétent dans le domaine. J’avais un peu le syndrome de l’imposteur après mon accident», explique Stéphane Boisvert, contacté alors qu’il rentrait au bercail après deux mois de marche.

En janvier 2017, l’enseignant en éducation physique de Victoriaville glissait en planche à neige au Kicking Horse Mountain Resort, en Colombie-Britannique, lorsqu’il s’est perdu en se dirigeant dans un secteur hors-piste. 

Photo d'archives courtoisie
Photo d'archives courtoisie

L’homme aujourd’hui âgé de 41 ans a erré pendant sept jours et six nuits, en suivant une rivière dans l’espoir de retrouver la civilisation, en vain.

C’est un hélicoptère de la Golden and District Search and Rescue qui l’a finalement retrouvé à quelques kilomètres de la station, frigorifié, exténué et sans nourriture. 

Photo d'archives courtoisie
Photo d'archives courtoisie

Rendre la pareille 

«On a dû m’amputer le pied droit jusqu’au genou et les orteils du pied gauche, à cause des engelures», raconte le sportif aguerri.

Photo d'archives courtoisie
Photo d'archives courtoisie

En plus d’avoir été hospitalisé pendant 5 mois et d’avoir dû suivre une réadaptation presque aussi longue, Stéphane Boisvert affirme avoir passé les quatre dernières années à compléter sa guérison. 

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Stéphane Boisvert possède plusieurs prothèses qui lui permettent de pratiquer différents sports.
Stéphane Boisvert possède plusieurs prothèses qui lui permettent de pratiquer différents sports. Photo d'archives Agence QMI, Andréanne Lemire

Un processus durant lequel sa communauté l’a fortement appuyé, notamment au niveau financier. Il a donc décidé de récolter des dons durant toute la durée de son périple, qu’il remettra aux organismes Psy’chien, Rando Québec, Réseau Autonomie Santé et le Centre de prévention suicide Arthabaska-Érable. 

«Ce défi-là, c’était non seulement l’occasion de promouvoir l’activité physique, mais surtout de leur rendre la pareille», lance-t-il.

Comme un Compostelle 

La carte du parcours de 650 km.
La carte du parcours de 650 km.

C’est donc le 26 juin dernier que M. Boisvert, accompagné de son chien d’assistance, Cali, a entamé seul sa traversée du Sentier international des Appalaches. Certains membres de sa famille l’ont toutefois rejoint à quelques occasions pour l’encourager. 

M. Boisvert au sommet du mont Jacques-Cartier, le plus haut point des monts Chic-Chocs.
M. Boisvert au sommet du mont Jacques-Cartier, le plus haut point des monts Chic-Chocs. Photo courtoisie

Le trajet de 650 km qui relie Matapédia au cap Gaspé, en passant notamment par la réserve faunique de Matane, le parc national de la Gaspésie, la réserve faunique des Chic-Chocs et le parc national de Forillon, n’a cependant pas été de tout repos.  

Le parcours qui devait initialement se faire en 41 jours a finalement pris fin vendredi. Il a notamment dû faire une pause de quelques jours pour soigner quelques «petits bobos» et donner l’occasion à son chien, qui a dû tracter son maître à quelques reprises, de se reposer. 

«Ça a été une expérience humaine incroyable, c’était un peu mon Compostelle. J’essaie de donner le meilleur exemple pour mes élèves», conclut celui qui réfléchit déjà au prochain défi qu’il relèvera.

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