Il manque 8558 enseignants pour la rentrée scolaire, annonce Drainville

Geneviève Lajoie
Plus de 8500 enseignants manquent toujours à l’appel, un record. Une situation qui ne permet pas au ministre Bernard Drainville de garantir la présence d'un adulte dans chaque classe pour la rentrée scolaire.
«On travaille pour s’assurer d’avoir un adulte par classe, a-t-il affirmé mercredi, en mêlée de presse à l’Assemblée nationale. Mais comment voulez-vous que je l’assure? On a besoin d’aide présentement!»
Le ministre de l’Éducation promet de «retourner toutes les pierres» pour trouver des profs. Même les sacro-saintes classes de maternelle 4 ans ne sont plus intouchables.
«On se démène comme des diables dans l'eau bénite pour régler ça, a-t-il renchéri. C'est un défi considérable, je n'ai pas besoin de vous le dire. Je n'ai pas besoin de vous dire non plus que c'est une réalité pour laquelle il n'y a pas de solution magique».
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Selon les plus récents chiffres disponibles, il reste 8558 postes d’enseignant à pourvoir, dont 1859 à temps plein et 6699 à temps partiel.
À titre de comparaison, il manquait 5335 enseignants l'an dernier à pareille date. Mais la donnée était parcellaire, n'ayant été collectée qu'auprès de la moitié des centres de services scolaires.
Bernard Drainville a lancé un appel aux enseignants retraités pour venir prêter main-forte au réseau scolaire et fait il a fait miroiter des avantages fiscaux. Le ministre en appelle aussi aux citoyens qui détiennent un diplôme universitaire dans une discipline.
Il a rappelé que le gouvernement a octroyé des augmentations de salaire aux enseignants afin de valoriser la profession, et qu’il a mis en place des bourses d’études pour inciter les étudiants à se diriger vers cette profession.
- Écoutez l'entrevue de Jean-François Baril avec Bernard Drainville, ministre de l'Éducation via QUB radio:
Maternelles 4 ans
Devant l’ampleur du manque de personnel, le gouvernement caquiste a déjà repoussé l’objectif de création des classes de maternelle 4 ans, un engagement électoral phare de François Legault. Mais la situation est telle que l’échéancier pourrait à nouveau être revu.
«Prenant acte de la situation de pénurie dans laquelle on se trouve, on a décidé de repousser l’échéance dans le temps et on maintient l’objectif, mais s’il faut s’ajuster dans le temps... nous ne sommes pas dogmatiques», a fait savoir le ministre Drainville.
Son chef, François Legault, reconnaît maintenant qu’il a sous-estimé l’ampleur du manque d’enseignants lorsqu’il a lancé un programme complet de classes de maternelle pour les petits âgés de 4 ans.
«On savait qu’il a toujours manqué d’enseignants, a-t-il admis mercredi. Par contre, on n’avait peut-être pas vu l’explosion qu’on voit au Québec comme partout ailleurs dans le monde».
Un bac moins long?
Le premier ministre assure que son gouvernement «fait (son) possible pour donner la meilleure éducation compte tenu du nombre d’enseignants qu’on a. Mais, comme ailleurs, on ne peut pas faire de miracles. Moi, je ne suis pas un magicien!» a-t-il insisté.
François Legault se demande si la pénurie ne commande pas une réduction de la durée du baccalauréat en enseignement. Selon lui, il faut faire preuve de créativité dans le contexte. «Est-ce qu’on peut mettre une formation universitaire qui est moins longue que quatre ans? Donc, est-ce qu’on est capable, peut-être, de prendre des mesures temporaires?»Devant l'ampleur du manque de personnel, le gouvernement caquiste a déjà repoussé l'objectif de création des classes de maternelle 4 ans, un engagement électoral phare de François Legault. Mais la situation est telle que l'échéancier pourrait à nouveau être revu.
«Prenant acte de la situation de pénurie dans laquelle on se trouve, on a décidé de repousser l'échéance dans le temps et on maintient l'objectif, mais s'il faut s'ajuster dans le temps... nous ne sommes pas dogmatiques», a fait savoir le ministre Drainville.
Son chef, François Legault, reconnaît maintenant qu’il a sous-estimé l’ampleur du manque d'enseignants lorsqu’il a lancé un programme mur à mur de classes de maternelle pour les petits âgés de 4 ans.
«On savait qu’il a toujours manqué d’enseignants, a-t-il admis mercredi. Par contre, on n’avait peut-être pas vu l’explosion qu’on voit au Québec comme partout ailleurs dans le monde».
Un bac moins long?
Le premier ministre assure que son gouvernement «fait (son) possible pour donner la meilleure éducation compte tenu du nombre d'enseignants qu'on a. Mais, comme ailleurs, on ne peut pas faire de miracles. Moi, je ne suis pas un magicien!» a-t-il insisté.
François Legault se demande si la pénurie ne commande pas une réduction de la durée du baccalauréat en enseignement. Selon lui, il faut faire preuve de créativité dans le contexte. «Est-ce qu’on peut mettre une formation universitaire qui est moins longue que quatre ans? Donc, est-ce qu’on est capable, peut-être, de prendre des mesures temporaires?»
«Tous ceux et celles qui ont le goût de venir nous prêter main-forte, y compris les retraités, les enseignants retraités, on a besoin de vous!» – Le ministre Bernard Drainville
- Écoutez l'entrevue avec Sylvain Duclos, enseignant de mathématiques au secondaire à l’émission de Marie Montpetit via QUB radio: