«Il faut soutenir les étudiants»: l’UL réclame un réinvestissement dans des mesures d’aide financière après la fin abrupte du programme de bourses Perspective Québec


Daphnée Dion-Viens
Alors que le programme de bourses d’études créé pour contrer la pénurie de main-d’œuvre prendra fin plus tôt que prévu, l’Université Laval presse Québec de réinvestir ces sommes pour aider financièrement les étudiants à obtenir leur diplôme.
Le programme de bourses Perspective Québec visait à attirer des étudiants dans des programmes d’études où la pénurie est grande, mais aussi à retenir ces étudiants et à les aider à obtenir leur diplôme, souligne d’entrée de jeu la vice-rectrice aux études et aux affaires étudiantes de l’Université Laval, Cathia Bergeron, en entrevue avec Le Journal.
Cette aide financière pouvait atteindre 1500$ par session au cégep et 2500$ par session à l’université dans des programmes en santé, en éducation, en génie et en technologie de l’information, notamment.
Ces bourses étaient octroyées aux étudiants à temps plein qui avaient réussi tous leurs cours, ce qui permettait d’avoir un impact sur la «persévérance et la diplomation», même s’il était difficilement quantifiable sur le plan statistique, indique Mme Bergeron.
«Le retrait de ces bourses-là va avoir un effet là-dessus, puisque ces bourses aidaient ces étudiants à prioriser leurs études», affirme-t-elle.
À l’Université Laval, plus de 70% des étudiants concilient travail et études, une «nécessité» pour «payer leurs dépenses essentielles», ajoute la vice-rectrice.
Avec l’augmentation du coût de la vie, l’Université Laval presse Québec de réinvestir les sommes du programme de bourses Perspective dans d’autres mesures d’aide financière.
«Il faut les soutenir, ces étudiants-là. Il faut absolument trouver une solution et avoir un soutien financier qui est adéquat pour ces situations qu’on vit beaucoup dans les domaines de la santé et de l’éducation», notamment, a-t-elle affirmé.
Des étudiants devant un «choix impossible»
Ces programmes comprennent plusieurs stages à temps plein qui placent les étudiants devant un «choix impossible», puisque des étudiants ne peuvent maintenir leur emploi à temps partiel à cause de stages qui exigent «une très très grande disponibilité», explique Mme Bergeron.
La vice-rectrice espère que la fin de ce programme se transformera en «occasion pour bonifier les programmes là où ça compte pour les étudiants».
Dans un communiqué publié vendredi, la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, a indiqué que «certains programmes» en santé, en services sociaux, en éducation et en éducation à l’enfance seraient réintégrés dans le programme qui prévoit un soutien financier aux étudiants lors de leur dernier stage obligatoire.
L’Université Laval estime plutôt que ce soutien devrait s’étendre à d’autres stages pendant ces formations.
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