«Il faut réfléchir à 3 fois avant de descendre un avion russe», prévient un général français

Abattre les avions russes qui violent l'espace aérien de pays de l'OTAN, comme l'a suggéré Donald Trump, pourrait déclencher l'effet domino menant à un scénario catastrophe, prévient un ancien pilote de chasse et ex-directeur des relations internationales de l'armée de l'air de France.

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«C'est vrai qu'il faut que l'OTAN soit ferme, mais avant d'aller descendre un avion russe, il faut quand même réfléchir à trois fois», indique le général Patrick Dutartre en entrevue sur les ondes de LCN, jeudi.

Et l'incident en Estonie, où des chasseurs russes ont pénétré dans son espace aérien pendant 12 minutes, est peut-être moins préoccupant qu'on pourrait le croire puisque la configuration géographique de la mer Baltique contraint parfois ces appareils à effectuer ce type de manœuvre, selon l'invité.

«Ça fait 40 ans que les avions russes passent entre Saint-Pétersbourg et l'Estonie et la Finlande pour rejoindre l'enceinte de Kaliningrad. Or, le détroit, il n'est pas large du tout et surtout il y a des îles. Donc en fait, c'est plus un problème de géographie que véritablement d'une violation de l'espace aérien», explique l'ex-leader de la Patrouille de France.

Concernant les drones non identifiés ayant survolé des aéroports dans la nuit de mercredi à jeudi au Danemark, rien ne prouve qu'ils étaient d'origine russe.

Bien que ce soit l'une des possibilités, le général Dutartre évoque deux autres hypothèses. D'abord, il pourrait s'agir de jeunes possédant des drones ou «des personnes mal intentionnées qui jouent avec des drones dans l'espace d'un aérodrome», comme cela s'est déjà produit au Royaume-Uni.

La deuxième théorie de M. Dutartre concerne un déploiement de navires américains en mer Baltique et en mer du Nord.

«Eux, ils ont des drones. Donc, il faut se poser la question de savoir s'il y a une bonne coordination entre ces exercices militaires et l'aéronautique civile du Danemark qui manifestement ne dispose peut-être pas des moyens radars actifs qu'on a dans d'autres pays», suggère-t-il.

Voyez l'entrevue intégrale du général Patrick Dutartre dans la vidéo ci-haut.