Il faut faire la lumière sur le référendum volé de 1995

Elsie Lefebvre
«Le référendum de 1995 prouve hors de tout doute que le Canada, pays issu de l’Empire britannique, ne mérite pas sa réputation de pays démocratique. Le 30 octobre 1995, quelque 54 000 voix ont fait la différence entre le OUI et le NON. Si les tenants du NON, et surtout, l’État fédéral et des Canadiens de l’extérieur du Québec n’avaient pas triché, le OUI aurait gagné.»
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Voilà la conclusion à laquelle arrive Robin Philpot dans son livre choc Le référendum volé. C’était en 2005. Je partage totalement cette conclusion, le référendum fut volé.
De cette enquête, Normand Lester et Robin Philpot publièrent en 2006 le livre Les secrets d’Option Canada qui documentait les malversations d’Option Canada et autres firmes pendant le référendum de 1995.
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Création de la Commission Grenier
À la suite des réactions de la population à la publication de ce deuxième livre choc, la commission Grenier fut lancée quelques jours plus tard en janvier 2006 par le Directeur des élections afin d’effectuer une enquête sur l’ensemble des faits contenus et décrits dans le livre de Philpot et Lester.
Connaître la vérité
Or, cette semaine, PSPP reprend à son compte la demande répétée dans les dernières années de Lester et Philpot pour que soient rendus publics 1400 documents ayant été déposés à la commission Grenier. Commission tenue à huis clos pour justement mettre le couvercle sur la marmite.
Selon PSPP: «On sait qu’il y a eu une fraude, un contournement pour dépenser beaucoup plus que le camp du oui à travers toutes sortes d’OBNL occultes, mais on ne sait pas l’ampleur de ces stratagèmes-là.»
Obtenir les documents classés secrets de la commission Grenier permettra aux Québécois, comme l’a permis la commission Gomery ayant fait la lumière sur le scandale des commandites, de comprendre les stratagèmes frauduleux des fédéralistes du camp du NON. Cela permettra aussi que ce type de fraude ne se reproduise plus jamais. C’est une question de démocratie.
Cela ne changera pas l’histoire, mais permettra aux Québécois de comprendre comment s’est joué le référendum perdu à 49,4 %.
Comment on a manigancé sans vergogne le destin d’un peuple qui cherchait démocratiquement à s’émanciper.