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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Il faut davantage de cours d’éducation physique à l’école, plaident des experts

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Gabriel Côté

2023-04-27T19:30:00Z
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Il devrait y avoir davantage de cours d’éducation physique à l’école, plaident des experts, alors que les jeunes sont beaucoup moins nombreux qu’avant la pandémie à faire suffisamment de sport chaque jour. 

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Marie-Maude Dubuc est professeure au Département des sciences de l’activité physique de l’UQAM, et spécialiste des pratiques favorables à la réussite éducative.

«Si on regarde au secondaire, sur un cycle de neuf jours, il y a deux cours d’éducation physique. Grosso modo, ça revient à une période de 75 minutes par semaine. La recommandation d’activité physique à cet âge-là est de 60 minutes par jour. On est loin du compte», a-t-elle souligné.

«Ce n’est vraiment pas suffisant», a renchéri Félix Berrigan, qui est professeur dans la même discipline à l’Université de Sherbrooke. «Ce qui est difficile avec l’activité physique, c’est la régularité. L’ajout de cours d’éducation physique à l’horaire permettrait d’habituer les jeunes à vivre avec l’effort physique.»

  • Écoutez Marie-Maude Dubuc, professeure au Département des sciences de l’activité physique de l’UQAM discuter des problèmes liés au manque d'activité physique via QUB radio :
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Sédentarité

Cette habitude, plusieurs l’ont perdue au cours des dernières années. Pendant la pandémie, la proportion de jeunes Québécois de 12 à 17 ans à faire 60 minutes de sport chaque jour a chuté à 37,7%, alors qu’elle était de 54% en 2018. Et si les projections montrent une reprise de la pratique d’activité cette année (46,8%), on demeure loin des résultats prépandémiques.

Ces chiffres sont «très inquiétants», croit Mme Dubuc. «Surtout qu’à l’exception du moment qui est réservé pour faire du sport dans la journée, on se rend compte que le reste du temps, les jeunes ont un comportement majoritairement sédentaire», a noté la spécialiste.

Mais la tendance des heures de sédentarité était à la hausse même avant la pandémie, remarque M. Berrigan. «Depuis plusieurs années, ce sont les heures d’activité physique légère, non visées par la recommandation, qui ont le plus diminué, notamment en raison de l’augmentation de l’utilisation des technologies», a-t-il dit.

Réussite scolaire et santé mentale

Selon les deux spécialistes, ajouter des plages horaires consacrées à l’activité physique serait l’un des moyens les plus sûrs pour inciter les jeunes à bouger.

«C’est quelque chose qui devrait être envisagé, car 100% des jeunes y ont accès, ce sont des cours obligatoires», a affirmé Marie-Maude Dubuc.

  •  Écoutez l'entrevue avec Josée Lavigueur, animatrice de télévision, conférencière et professeure d’éducation physique à l’émission de Richard Martineau via QUB radio :  

Mais n’est-ce pas un mauvais pari que d’ajouter des heures de sport, alors que des élèves éprouvent des difficultés dans d’autres matières?

À cette question, M. Berrigan répond que l’ajout de minutes d’activité physique au détriment d’autres matières scolaires ne semble pas avoir d’effet négatif, selon les études. «Au contraire, dans certains cas, ça a des effets positifs, car les jeunes sont mieux disposés à apprendre après avoir bougé», a-t-il expliqué.

«C’est également un facteur de protection pour la santé mentale. En moyenne, les jeunes qui font 60 minutes d’activité physique par jour ont un indice de détresse psychologique 20% plus bas que leurs pairs qui ne le font pas», a conclu M. Berrigan.

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