Il produit deux fois plus de lait grâce à ses robots
Des investissements faits il y a cinq ans ont été payants pour Richard Lagacé


Francis Halin
«Les robots, ça marche 24 heures par jour», lance le producteur de lait de quatrième génération de Saint-Hyacinthe Richard Lagacé, en caressant le cou de sa vache vedette exposée en public.
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«Avec le même personnel, on fait presque deux fois plus de lait qu’avant», partage Richard Lagacé, un producteur laitier qui possède 100 vaches, avec son fils Mathieu, en Montérégie.
«Un robot de traite est bon pour 50 à 55 vaches», résume l’homme, croisé à l’Expo agricole de Saint-Hyacinthe, dont il est le président cette année.
Il y a cinq ans, Richard Lagacé a investi près de 800 000$ pour automatiser son entreprise, juste avant les hausses liées à la COVID-19. Aujourd’hui, il ne regrette pas d’avoir modernisé son étable.
«On n’a plus toute la tâche de la traite soir et matin», résume l’entrepreneur qui possède 250 acres.
«Ça fait mal»
Au Journal, il rappelle que les producteurs investissent souvent à coup de millions de dollars et qu’ils souffrent énormément de la flambée actuelle des taux d’intérêt.
«On commence à le vivre. On voit des prêts signés de 2% ou 2,5% que l’on doit resigner à 6% ou 7%. Là, ça fait mal», illustre-t-il.
D’après l’Union des producteurs agricoles (UPA), «l’augmentation du coût des intrants de production a été près de trois fois supérieure à l’inflation entre janvier 2020 et septembre 2022».
Et ce sont les plus jeunes qui vont en payer le prix. Plus de 20% des entreprises en démarrage devront bientôt renouveler de 80% à 100% de leurs emprunts, alerte l’UPA.
En juin dernier, Le Journal avait raconté l’histoire d’une jeune agricultrice de l’Estrie, étouffée par la bureaucratie québécoise au pire moment.
Deux mois plus tôt, l’UPA prévenait qu’une ferme sur dix pourrait être rayée de la carte d’ici un an.
«Il y en a peut-être qui vont avoir de la misère à passer au travers de ce bout-là», conclut Richard Lagacé.
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