Bagarres interdites dans la LHJMQ: il était temps!

Marc de Foy
Gilles Courteau aura peut-être laissé un bel héritage avant de partir. Car la décision de la LHJMQ d’adopter des mesures dissuasives pour bannir les bagarres se dessinait depuis deux ans et demi.
En septembre 2020, les propriétaires avaient rejeté à 10 contre 8 une proposition visant à radicaliser les mesures contre les bagarreurs.
Mais la ministre Isabelle Charest n’entendait pas à ce que les choses en restent là. Elle avait demandé à Courteau de retourner à ses devoirs avant de demander une aide financière au gouvernement.
Une dizaine de jours plus tard, la LHJMQ se rendait à la demande de Mme Charest en durcissant les sanctions sur les combats.
Une pénalité d’inconduite allait s’ajouter à la punition majeure infligée pour s’être battu.
La déclaration de Roy
Le premier son de cloche de l’annonce faite hier a été donné il y a deux semaines.
Patrick Roy a alors déclaré que les bagarres n’avaient plus leur place dans le hockey.
Ça voulait tout dire!
Ironiquement, son opinion venait à l’encontre de la position de son ancien coéquipier du Canadien, Bobby Smith, qui était alors propriétaire des Mooseheads de Halifax.
Smith a vendu ses parts depuis à un homme d’affaires américain.
- Écoutez l'entrevue avec Dave Morissette à l’émission de Richard Martineau via QUB radio :
Fausse perception
La LHJMQ devient le premier circuit membre de la Ligue canadienne de hockey à interdire les bagarres.
Il était temps!
La nouvelle réglementation ne fera pas l’affaire de tout le monde. Il s’en trouvera encore pour dire que les bagarres font partie du hockey.
Mais ça n’a jamais été le cas.
Les bagarres ont toujours été pénalisées, signe que ce n’était pas permis.
Verra-t-on plus de coups salauds?
Non, si les officiels sévissent contre les coupables et que la LHJMQ impose des sanctions sévères aux coupables.
De toute façon, la croyance selon laquelle les batailles servaient à réduire le nombre de coups salauds a toujours été fausse.
Système à adopter
Il reste maintenant à adopter un code pour l’application des sanctions.
Les règles pourraient être similaires à celles en vigueur dans le hockey universitaire canadien.
Prenons l’exemple de la division ontarienne de l’Est dont font partie les Patriotes de l’Université du Québec à Trois-Rivières, les Redbirds de McGill et les Stingers de Concordia.
Un combat entraîne une expulsion automatique et une suspension d’un match pour les deux belligérants.
Un joueur coupable d’une première récidive se retrouve à l’ombre pour trois rencontres. Lorsqu’il y a instigateur, la même règle s’applique pour celui-ci, mais son opposant n’écope que d’une pénalité majeure.
Les règlements sont sensiblement les mêmes dans la NCAA.
Est-ce que ça diminue le spectacle?
Ceux qui ont regardé l’affrontement entre les Patriotes de l’UQTR et les Stingers, dimanche soir sur Facebook vous diront non. Ce fut un match d’anthologie!