Il court 100 km pour honorer son père et amasser des fonds pour la prévention du suicide

Marianne Lafleur
Un étudiant de Drummondville en a sué un coup en courant 100 km en une nuit afin d’amasser 8000$ en mémoire de son père qui s’est enlevé la vie il y a deux ans.
«Je voulais vraiment sortir de ma zone de confort, repousser les limites de l’humain pour une cause qui me tient à cœur», confie d’emblée Alex Therrien, étudiant de 19 ans en soins infirmiers.
Dans la nuit du 24 au 25 juillet, le jeune homme a parcouru 100 km, soit l’équivalent d’un ultramarathon, dans le but d’amasser des fonds pour le Centre d’écoute et de prévention du suicide (CEPS) de Drummondville, tout en rendant hommage à son père qui a mis fin à ses jours il y a un peu plus de deux ans.
Bien qu’il ait espéré que la fraîcheur de la nuit viendrait atténuer la difficulté de l’épreuve, la température est demeurée élevée, oscillant entre 25 et 27 degrés.

«Ça a été vraiment horrible. J’ai fait trois heures de plus que ce que j’étais censé faire. J’ai vomi à de multiples reprises», confie celui qui s’est mis à la course il y a huit mois seulement.
Malgré les migraines, les doutes et les vomissements, il a persisté et a franchi la ligne d’arrivée après 15 heures de course, le matin du 25 juillet.
Durant le parcours, il était soutenu par deux cyclistes et deux automobilistes qui veillaient à sa sécurité et à son ravitaillement.

Briser la solitude
Au-delà du défi physique, M. Therrien a organisé cet événement pour briser l’isolement. «Les appels qu’on reçoit le plus au CEPS sont liés à la solitude et mon but, c’était de casser ça», souligne celui qui fait du bénévolat au centre.
Environ 75 personnes étaient rassemblées à son arrivée pour le soutenir. Le public était aussi invité à parcourir les dix derniers kilomètres à ses côtés.

«Il y avait beaucoup de ma famille et mes amis, mais aussi beaucoup de gens que je ne connaissais pas et c’est ça que je trouvais beau», dit-il.
«À la fin, j’étais vraiment content. J’ai travaillé tellement fort pour ça. J’ai eu une pensée pour mon père, ça m’a fait du bien», souffle-t-il.
Grâce aux inscriptions et aux dons, il a réussi à amasser près de 8000$ pour le CEPS. La collecte est toujours en cours dans ses réseaux sociaux.

Des mois de préparation
M. Therrien a dû concilier des études exigeantes avec un entraînement rigoureux pour réussir ce défi. Pendant plusieurs mois, il a couru cinq fois par semaine suivant un plan structuré en cycle d’efforts progressifs, atteignant un maximum de 50 km.
«C’est sûr que lorsque je venais de finir d’étudier et que je devais aller courir un 4 heures d’un coup, c’était difficile», admet-il.
Deux mois avant cet ultramarathon, il avait couru son tout premier marathon.
«Ce n’est pas tant la course que j’aime, mais le dépassement de soi. Il y a des jours que je n’aimais vraiment pas ça, mais je me rappelais pourquoi j’avais commencé», affirme-t-il.
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