Il confond un homme et un cerf: un chasseur libre au tiers de sa peine
Jean-Yves Arguin est rongé par les remords depuis son tir fatal, qui remonte à novembre 2021


Michael Nguyen
Un chasseur qui avait tué un homme en croyant qu’il s’agissait d’un cerf est sorti de prison au tiers de sa peine de 18 mois, mais il peut dorénavant oublier un retour à la chasse.
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«Vous ne manifestez pas de traits associés à une personnalité criminelle. Vous ne présenterez pas un risque inacceptable pour la société dans le cadre d’une libération anticipée», a affirmé dans les derniers jours la Commission québécoise des libérations conditionnelles.
Jean-Yves Arguin, 59 ans, pourra ainsi continuer à purger sa peine, reçue pour un homicide involontaire tragique commis en novembre 2021, hors de la prison.
À la tombée du jour
Ce jour-là, le résident de l’Estrie était parti à la chasse au cerf de Virginie. Le jour tombait si bien que la chasse n’était plus permise. Malgré tout, il avait continué son activité avec un ami, qui l’a alors prévenu qu’il observait de l’activité dans le secteur.
«Croyant alors apercevoir un cerf, vous avez fait feu en sa direction, explique la Commission. Or, vous aviez en réalité confondu l’animal avec un homme résidant dans une roulotte située à proximité.»
La victime Matthew Gerendai, qui marchait à environ 300 m du tireur, a été atteinte à trois reprises. Elle est décédée sur les lieux.
«Il doit s’assurer de bien identifier la cible et aussi de chasser dans des conditions qui lui permettent de bien identifier la cible. Il croyait sincèrement que c’était un chevreuil. Manifestement, il était dans l’erreur», avait commenté le procureur de la Couronne Me Louis Fouquet lors des audiences à la cour.
Regrets et remords
Condamné à 18 mois de prison en février dernier, Arguin a été un détenu exemplaire, ne faisant l’objet d’aucun rapport disciplinaire. Et encore à ce jour, il continue de s’en vouloir pour cette «erreur fatale».
«Vous avez affirmé que, si un retour en arrière était possible, vous feriez tout pour corriger cette erreur fatale», note la Commission, qui souligne les regrets et les remords de l’homme.
Comme des premières sorties préparatoires s’étaient bien passées, qu’il avait pu retrouver un emploi et qu’il avait scrupuleusement respecté tous les ordres qui lui étaient donnés, Arguin a cette fois pu obtenir sa libération conditionnelle.
Il devra toutefois respecter une série de conditions, dont celles de ne pas consommer d’alcool et de consulter un psychiatre «au besoin».
Il lui sera également interdit de posséder certains types d’armes, dont des fusils, ce qui l’empêchera de retourner à la chasse.
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