VIDÉO: Il campe un itinérant dans «Alertes»: le comédien Alexis Martin croit qu’il faut un chantier national sur la pauvreté
Guillaume Picard
Alexis Martin, qui campe un ancien travailleur communautaire devenu itinérant dans Alertes, croit qu’il est urgent que la Belle Province lance un chantier national sur la pauvreté.
«Je trouve que le Québec est mûr pour un grand projet pour qu’on s’occupe de la pauvreté une fois pour toutes. On n’est pas la société la plus riche, mais on a assez de ressources et d’infrastructures pour mieux s’occuper des gens», a-t-il dit en entrevue avec l’Agence QMI.
Dans la série policière de TVA, le talentueux comédien devient Michel Fiset, un ex-syndicaliste n’ayant pas la langue dans sa poche.
Militant dans l’âme, il a tendance à piquer des colères devant les injustices, ce qui pourrait lui causer des ennuis au campement où il a élu domicile après avoir été victime de rénoviction. Sa vie est également partie en vrille en raison de la fermeture de l’organisme où il travaillait, ce qui l’a laissé sans le sou.
«Je ne sais pas comment les gens font dehors, surtout l’hiver. Ce n’est pas humain, quand il fait froid. Je suis bien soucieux de tout ça. Je suis un petit gars de Montréal et j’ai des souvenirs avec mon père au centre-ville. Il y avait des robineux, qu’on appelait, c’étaient surtout des hommes. Tu ne voyais pas autant de gens dans la rue. Tu ne voyais pas tous les âges, ni des femmes ni des jeunes. Ça s’est beaucoup amplifié, notamment dans le métro. Tu sens que le monde est magané. Je me dis qu’il faut un grand chantier national sur la pauvreté», a souligné le comédien.
On sait que le travailleur social associé à l’escouade Cerbère Dominic Lacroix (Charles-Alexandre Dubé) tente de trouver un emploi à Michel, étant donné ses compétences et son expérience. Mais ça va se compliquer au campement.
«Michel va se faire des amis parmi les itinérants et va se mettre à les défendre, parce que c’est un battant, c’est un gars qui revendique, qui est fâché devant les injustices. Il a une grande gueule et est assez articulé même s’il a des dehors un peu sauvages. Il va pousser le bouchon un peu trop loin», a dit Alexis Martin.
Son défi d’interprétation, guidé par le réalisateur Mathieu Handfield, qu’il a beaucoup apprécié, était de «trouver la bonne mesure d’énergie, de colère et de ne pas tomber dans la caricature, de rester vrai», a-t-il dit.
«C’est un peu difficile à jouer, parfois, ce type de personnage parce que ça peut devenir trop gros. Il faut doser. Je me fiais à Mathieu et je pouvais m’amuser et m’abandonner.»
Alexis Martin poursuit une brillante carrière de comédien depuis 40 ans. Il est aussi au cinéma ces jours-ci dans le film Vil et misérable, de Jean-François Leblanc.
Il participera dès ce printemps à la tournée Esstradinaire Esstradivarius célébrant l’univers du regretté Marc Favreau, alias Sol. Il y aura des musiciens et des chanteurs sur scène ainsi que trois acteurs – Gabriel Favreau, Ève Landry et lui – pour faire des bouts de monologues de Sol.