Il attend ses prestations d’assurance-emploi depuis 8 mois
Catherine Boucher | TVA Nouvelles
Les communications avec Service Canada peuvent s’avérer complexes. De nombreuses personnes déplorent de longs délais dans le traitement de leur dossier. C’est le cas d’Éric Bédard, qui tente depuis des mois d’obtenir ses prestations d’assurance-emploi.
Voilà maintenant huit mois qu'Éric Bédard, remorqueur de métier, attend que sa demande de prestations pour l'assurance-emploi soit analysée. Son dossier a avancé depuis quelques semaines, grâce à l'aide de l’organisme Lieu d’actions et de service travaillant dans l’unité avec les sans-emplois (L.A.S.T.U.S.E) qui défend les droits des personnes sans emplois et à faible revenu. Il a appris récemment qu'il sera couvert par l'assurance emploi pour la période du 23 janvier au 26 février alors qu'il se trouvait en arrêt maladie puisqu'il souffrait d'une entorse lombaire. Pour la période de mars, où il était en travaux légers, Services Canada reconnait qu'il a effectivement droit aux prestations, toutefois, son dossier est encore sous analyse.
Le 13 janvier 2022, Éric Bédard a fait une demande à l'assurance emploi après avoir été refusé par la CNESST. Le 15 juillet, soit six mois plus tard, toujours rien. Il a donc fait appel aux services du L.A.S.T.U.S.E.
«J'ai envoyé un courrier électronique avec la procuration. Quelques jours plus tard, on m'a rappelé. J'ai détaillé avec eux la situation de M. Bédard», a raconté Sylvain Bergeron, coordonnateur pour L.A.S.T.U.S.E, qui a prêté main-forte à M. Bédard.
Depuis, son dossier a progressé, mais ce n’est toujours pas réglé.
«Ils ont reconnu point de vue maladie, ça pas de problème. Mais je n'ai pas eu d'argent, je n'ai rien eu encore. C'est mon argent, je l'ai payé sur mes paies toutes les semaines», s’est exclamé Éric Bédard.
«L'une des questions qui était en litige est qu'ils ne reconnaissaient pas dans les papiers médicaux qu'il y avait des travaux légers. Ils ne comprenaient pas que sur les documents de CNSSST, ça s'appelle assignation temporaire», a raconté M. Bergeron.
Avant que ses dites prestations soient reconnues, d'autres analyses sont nécessaires.
«Quand je me suis impliqué dans le dossier avec l'Unité des demandes régionales, on m'avait dit qu'on attribuait quelqu'un, qu'il restait juste que cette personne-là appelle M. Bédard pour régler les déclarations des semaines où il était des travaux légers. 18:33 Ils devaient voir au niveau des déclarations hebdomadaires est-ce que ça ‘’fittait’’ les heures et tout ça, pour voir si on doit lui verser des prestations pendant cette période également», a expliqué M. Bergeron.
«L'agent ne m'a jamais appelé. Moi j'ai rappelé au bureau de chômage et la personne à qui j'ai parlé m'a dit que mon dossier ils travaillaient là-dessus et qu'il poussait pour que ce soit réglé le plus rapidement possible''. Il m'a dit ‘’regardez M. Bédard, je pousse les affaires, je ne vous laisse pas tomber’’», a-t-il expliqué.
Et depuis, toujours rien. «Ce n'est pas normal que ça prenne autant de temps. On se sent délaissé comme travailleur, il n'y a pas de service», a déploré le remorqueur de profession.
«Le gros problème c'est qu'ils ont embauché beaucoup de gens, mais au centre d'appels. Mais là-bas, la majorité des gens n'ont pas la formation complète. Quand on appelle à un centre d'appel comme M. Bédard et qu'on lui dit: ''Ok on vous met en urgence'', c'est juste qu'ils mettent une note dans le dossier, mais si aucun agent n'est attribué au dossier, personne ne va lire la note d'urgence», a mentionné le coordonnateur de L.A.S.T.U.S.E.
Éric Bédard n'est pas le seul à être perdu dans ce système. L’organisme accompagne entre quatre et cinq personnes par semaines aux prises avec des situations similaires.
«L'avantage qu'on a les groupes comme nous et les bureaux d'avocats et de députés, c'est qu'on a un accès direct à quelqu'un qui va pouvoir intervenir dans le dossier et qui va assigner une personne à ce dossier-là. Là je vois que ce n'est pas le cas donc je vais reparler avec M. Bédard», a dit M. Bergeron.
Il devra donc une fois de plus rappeler l'Unité des demandes régionales de Services Canada pour tenter de faire avancer le dossier de M. Bédard afin qu'il soit résolu.