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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Un proche du BFM condamné à près de 7 ans de détention: il a vendu 3 semi-automatiques à un agent double

Jeffrey Morin a écopé d’une peine de pénitencier pour trafic d’armes et trafic de stupéfiants

Photo tirée de FACEBOOK, JEFF MORIN
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Photo portrait de Pierre-Paul Biron

Pierre-Paul Biron

2025-07-30T19:38:43Z
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Un individu proche du Blood Family Mafia a été condamné mercredi à une peine de six ans et neuf mois de détention pour trafic d’armes à feu et trafic de stupéfiants. Jeffrey Morin a été épinglé quand il a vendu trois armes semi-automatiques à un agent d’infiltration de la police.

• À lire aussi: Guerre des stupéfiants: 6 arrestations et des armes longues saisies lors d’une opération majeure

L’individu de 27 ans a plaidé coupable à un chef d’accusation de trafic de drogues et deux autres de trafic d’armes mercredi au palais de justice de Québec.

Il était visé initialement par une enquête en matière de stupéfiants du Service de police de la Ville de Québec à la fin de l’année 2024. Les autorités lui alléguaient des liens avec le Blood Family Mafia et certaines informations décrivaient Morin comme la tête d’un réseau de vente de drogues.

Entre le 27 novembre 2024 et le 14 janvier 2025, un agent d’infiltration a organisé avec le suspect six transactions de cocaïne et de métamphétamines. Les quantités, qui tournaient initialement autour de 3,5 g, ont rapidement augmenté pour atteindre 125 g lors du dernier échange.

C’est à ce moment que le policier infiltré aborde la question des armes à feu, demandant à Morin s’il est capable de lui en procurer.

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«Bon pour une armée»

Deux jours plus tard, l’accusé confirme à son «client» qu’il serait en mesure de lui fournir «une mitrailleuse, des balles et des chargeurs». Il lui envoie ensuite une photo d’une arme semi-automatique.

«Tu es bon pour une armée», lui écrit alors le trafiquant.

L’agent ira ensuite chercher l’arme à Rivière-du-Loup, au domicile d’un complice allégué de Jeffrey Morin, Maxime Lagacé, lui aussi accusé dans cette affaire. À son retour à Québec, le policier est allé à la rencontre de Morin en personne pour lui remettre sa commission de 1000$ en argent sur la vente.

Une seconde transaction, cette fois-ci pour deux armes semi-automatiques, aura lieu selon le même modus operandi dans les jours suivants. Une commission, cette fois-ci de 2600$, sera encore remise en main propre à Morin.

Au total, le délinquant aura organisé le trafic de trois armes semi-automatiques, de six chargeurs haute capacité prohibés ainsi que d’environ 240 munitions.

Il a été arrêté le 29 janvier 2025 par les policiers, lors d’une frappe menée à son appartement de Saint-Augustin-de-Desmaures. Le Groupe tactique d’intervention avait mené l’opération.

Photo JÉRÉMY BERNIER
Photo JÉRÉMY BERNIER

Identification

Fait à noter dans cette affaire, Jeffrey Morin a lui-même mis les policiers sur sa piste lors de l’enquête sur le trafic de stupéfiants.

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Le suspect communiquait à ce moment de façon anonyme sur l’application cryptée Signal. Le 16 décembre 2024, il a informé son «client» d’un retard dans la livraison en raison du décès de sa mère.

Or, dans les heures précédentes, les policiers avaient été appelés à intervenir dans l’appartement de Jennifer Morin, la mère du suspect, retrouvée sans vie après un homicide qui n’a toujours pas été résolu à ce jour.

«C’est de cette façon que les policiers ont fait la première identification de Jeffrey Morin», a précisé dans le résumé des faits le procureur au dossier, Me Matthieu Rochette.

L’accusé s’est emporté devant le tribunal en entendant ce passage, insistant sur le fait que sa mère «n’était pas dans son dossier».

«Personne ne va parler de ma mère ici», s’est-il insurgé avant d’être escorté hors de la salle le temps que la pression redescende. L’accusé est revenu en présentant ses excuses au juge et aux avocats avant de reconnaître l’ensemble des faits ayant mené aux accusations contre lui. Il était représenté dans ce dossier par Me Adèle Juster.

Le juge Marc Gosselin a entériné la suggestion commune des parties pour une peine globale de six ans et neuf mois, de laquelle il reste six ans exactement à purger en raison de la détention provisoire de Morin.

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