Il a fait 41 victimes, dont une mineure: un voyeur voleur de sous-vêtements sort de prison
Robert Page s’était lassé de la porno et s’était mis en tête de produire son propre contenu, qui incluait des montages photo de visages de femmes qu’il connaissait sur des corps d’actrices XXX


Michael Nguyen
Un résident des Laurentides qui a passé des années à voler des sous-vêtements féminins en plus de photographier et filmer des femmes à leur insu n’aura passé que cinq mois en prison.
«Même si vous semblez assumer davantage la responsabilité de vos gestes, vous continuez à en minimiser la gravité ainsi que l’existence, chez vous, d’une problématique sexuelle», a commenté la Commission québécoise des libérations conditionnelles dans sa récente décision.
Ces progrès ont toutefois suffi pour que Robert Page, 65 ans, obtienne sa permission de sortie préparatoire dans une maison de transition, cinq mois après avoir écopé de deux ans moins un jour de prison.
Lassé par la porno
Les crimes du voyeur ont commencé en 2005, lorsqu’il a commencé à photographier des femmes en contexte intime.
Selon ce qu’il a expliqué à la commission, il a agi en raison d’insatisfaction sexuelle et de «désintérêt croissant» envers la pornographie sur internet. Cela l’a poussé à se lancer dans la production de son propre contenu.
Au fil du temps, le résident de Grenville, dans les Laurentides, s’est mis à voler des sous-vêtements féminins.
«Vous avez indiqué avoir développé un fétichisme à l’égard de ces vêtements, note la commission. Vous avez précisé les utiliser, notamment en les portant ou en les manipulant.»
Ces crimes ont perduré jusqu’en 2023, quand il s’est fait pincer par les autorités. Et lors d’une fouille de son matériel informatique, les enquêteurs ont aussi découvert qu’il réalisait des montages photographiques, en superposant des visages de femmes qu’il connaissait sur les corps d’actrices pornographiques.
«Au fil du temps, 41 femmes ont été visées par vos passages à l’acte», peut-on lire dans la décision.
Thérapie exigée
Plutôt que de subir son procès, Page a plaidé coupable, écopant en avril dernier de moins de deux ans d’incarcération.
Cela lui a permis de participer à un programme de sensibilisation à la délinquance sexuelle. Il a aussi réalisé que ses crimes ont entraîné des conséquences sur ses victimes.
«Vous dites que vous avez pris conscience de la gravité des gestes posés à la suite de votre arrestation», indique la commission.
Ainsi, malgré certains «constats préoccupants», il a été décidé que Page pouvait aller en maison de transition, à condition de laisser ses victimes en paix et de suivre une thérapie en délinquance sexuelle. Il lui sera également interdit de fréquenter des bars.
«En cas de manquement à vos conditions, votre sortie préparatoire pourrait être révoquée et vous pourriez alors être réincarcéré», a prévenu la commission.