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L'article provient de TVA Nouvelles
Justice et faits divers

Il a été jeté en pâture à cause d’une fausse dénonciation

Photo Martin Alarie
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Michael Nguyen | Journal de Montréal

2022-03-12T00:21:23Z
2022-03-12T00:55:34Z
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Accusé à tort par son ex-amante d’être un prédateur sexuel, un homme qui n’aurait rien à se reprocher a été placé sur le bûcher par sa communauté, a-t-on appris aujourd'hui au procès de la femme qui lui a pourri la vie.

« Je recevais des courriels de gens qui le disaient déjà coupable, on me demandait de le démettre de ses fonctions. Il y avait des jugements alors que tous les faits n’étaient pas connus », a affirmé un ancien doyen de l’université où l’accusée et le plaignant travaillaient, aujourd'hui au palais de justice de Sorel. 

Ce témoin était à la barre au procès d’Ann Letellier, 56 ans, une chercheuse universitaire accusée d’avoir harcelé et extorqué un ex-amant de longue date. Selon ce dernier, ils pratiquaient du sadomasochisme, mais toujours de façon consentante.

Fausses accusations

Or, après la fin de leur relation qui a duré 20 ans, la femme aurait décidé de porter plainte contre son ex-amant en l’accusant d’agression sexuelle, de fraude et de manquement à l’éthique. 

Pire encore, elle a envoyé des lettres à plus d’une trentaine de personnes en affirmant que l’homme l’avait « violée, abusée et agressée sexuellement », au point de subir des « sévices corporels graves ». 

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Tout cela était faux, selon la Couronne qui a déposé des accusations criminelles contre Letellier.

« Il y a eu une audition où il a été complètement blanchi », a d’ailleurs rappelé la juge Hélène Di Salvo au jury, aujourd'hui.

Cœur brisé

Mais le processus a été dur pour l’ex-amant, qui avait été convoqué par l’université, sans savoir que c’était en lien avec la plainte contre lui.

« Je pensais discuter d’autre chose, j’étais estomaqué, ça ne se pouvait pas qu’elle m’accuse, avec tout ce qu’on a vécu, le cœur m’a brisé », a dit l’homme qu’on ne peut identifier sur ordre du tribunal.

S’en est suivi un long processus où il a dû se défendre, alors qu’une « grande proportion de gens » dans son milieu de travail étaient au courant des allégations.

« Mon père a dû consulter un médecin pour prendre des antidépresseurs, a renchéri aujourd'hui le fils de la victime. Il n’allait pas bien, il est devenu quelqu’un de plus négatif alors qu’avant, il était positif. »

Le fils, qui avait lui aussi reçu la missive de Letellier, a confié qu’il a été « assez dysfonctionnel » dans les jours qui ont suivi, et qu’il n’a pensé qu’à ça pendant plusieurs mois.


♦ Le procès, qui se déroule devant un jury de 14 citoyens, se poursuivra lundi.

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