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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Il a attaqué sa conjointe à coups de planche de 2x4 pour refaire sa vie avec sa maîtresse

Il a plaidé coupable à une accusation de voies de fait graves

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Photo portrait de Valérie Gonthier

Valérie Gonthier

2024-04-11T04:00:00Z
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Un homme qui a failli tuer son épouse en la frappant à coups de planche de bois pour mieux refaire sa vie avec sa maîtresse a été enregistré à son insu par sa caméra de surveillance.

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Le résumé de l'attaque présenté au tribunal lors du récent plaidoyer de culpabilité de Pierre Berrard, 56 ans, a de quoi donner des frissons dans le dos.

«Arrête! Arrête! Pourquoi tu me frappes?» lance la victime après avoir été lourdement frappée à la tête, le 3 février 2022.

Elle lisait tranquillement les nouvelles sur sa tablette électronique lorsque le premier coup est donné.

Son mari des 24 dernières années se tient à ses côtés, l’air enragé, les lèvres pincées, un bâton de style 2x4 à la main.

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Il la frappe à nouveau, la jette sur le plancher, la soulève à une hauteur d’un pied en l’empoignant par les poignets et la cogne au sol.

Elle feint d’avoir perdu connaissance, en vain.

Son capté

Elle l’implore d’arrêter, il continue. Les coups sont si violents qu’elle est persuadée que son crâne va exploser.

Il tente aussi de lui casser le cou, en faisant une manœuvre comme on voit souvent dans les films d’action.

Il l’ignore alors, mais l’entièreté de cette scène d’horreur a été enregistrée par une caméra de surveillance installée dans sa résidence de Saint-Basile-le-Grand. On ne voit pas l’attaque – ­ Berrard a pris la peine de changer l’angle de la caméra quelques minutes avant –, mais le son est capté.

On entend la femme le supplier de l’épargner: «Je ne suis pas prête à mourir.» Il s’excuse, tout en s’acharnant sur elle.

«Si tu me tues, tu iras en prison», lui dit-elle.

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L’énoncé saisit Pierre Berrard.

Il lui avoue qu’il veut vendre la maison, régler l’hypothèque. Les affaires ne sont pas bonnes pour lui. Inspecteur en bâtiments, il a vu de nombreux contrats lui échapper en raison des ventes de maisons sans inspection qui se multiplient depuis le début de la pandémie.

Rien pour aider, sa femme a souffert de cancers. Elle était condamnée, mais a miraculeusement survécu. Les frais médicaux ont compromis les finances de la famille.

Négocier pour sa survie

Fait à noter, le couple possède des immeubles locatifs, tous au nom de madame, et dotés d’une assurance prêt hypothécaire advenant son décès.

Sur l’enregistrement, on entend l’homme avouer avoir une maîtresse. Il veut refaire sa vie. Mais il ne veut pas divorcer, pour épargner leurs enfants. Par contre, si elle avait un accident, la «transition pour lui serait bonne», lui dit-il.

C’est finalement en négociant avec lui qu’elle réussit à s’en sortir. Elle lui donne sa bénédiction pour refaire sa vie, promet qu’elle fera transférer les immeubles à son nom.

Pierre Berrard a finalement été arrêté, puis accusé de tentative de meurtre.

Son procès devait débuter lundi, mais il a finalement plaidé coupable. Il s’en est tiré en reconnaissant s’être adonné à des voies de fait graves qui auraient pu mettre la vie de sa victime en danger.

Le ministère public entend demander une longue peine de détention, a assuré la procureure au dossier, Me Daphnée Blackburn, ajoutant que les faits reconnus par Berrard sont «extrêmement graves».

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