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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

«Igloos mobiles»: une avalanche de constats pour véhicules enneigés depuis le début de l’hiver

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Photo portrait de Marie-Laurence Delainey

Marie-Laurence Delainey

2025-02-27T22:00:00Z
2025-02-28T01:53:13Z
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L’hiver n’est pas terminé, et déjà près d’un millier de constats ont été émis par des policiers et contrôleurs routiers pour des «igloos mobiles», ces véhicules ensevelis sous la neige qui sont non seulement illégaux, mais aussi très dangereux.

«[La glace] a explosé et a été projetée partout, et c’est ma fille et moi que ça a touchées», décrit Magalie Laurin. La semaine dernière, la femme de Mirabel et sa petite fille circulaient sur l’autoroute 15, quand de la glace d’un camion mal déneigé qui les précédait s’est détachée. «[Les morceaux] sont venus briser ma vitre, ce qui a failli me faire perdre le contrôle», décrit Magalie Laurin.

Pour éviter ce type d’accidents, des policiers et contrôleurs routiers ont mené des opérations spécifiquement sur cette question dans les dernières semaines. Au Québec, il est obligatoire de déneiger sa voiture en entier et interdit de circuler avec un véhicule dont un morceau de glace ou de neige pourrait s’en détacher. L’amende selon le type d’infraction va de 60$ à 200$, en plus des frais.

Le SPVM a par exemple déjà donné plus de contraventions depuis le début de l’année que pour toute l’année dernière pour cette infraction. Depuis le premier janvier, 607 contraventions ont été remises contre 489 en 2024.

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Les «chauffeurs inc.» les plus dangereux?

Contrôle routier Québec, qui sévit auprès des camionneurs, est aussi occupé depuis les dernières tempêtes. Un employé qui n’est pas autorisé à parler aux médias indique émettre environ cinq constats par jour à des camionneurs qui lui donnent toutes sortes d’excuses. «Je passe mes journées après les tempêtes pour donner des tickets pour ça. [On me dit:] “Je l’ai pas vu. Personne m’a dit qu’il fallait le faire. C’est ma première fois que je viens au Québec.”» explique-t-il.

Photo de courtoisie
Photo de courtoisie

Le contrôleur en question ainsi que plusieurs camionneurs indiquent que les récalcitrants sont souvent des «chauffeurs inc.», ces travailleurs autonomes engagés comme sous-traitants à moindre coût par des entreprises ontariennes et dont les remorques sont rarement identifiées.

Photo de courtoisie
Photo de courtoisie

«[Ça arrive] très rarement à des conducteurs professionnels du Québec. [...] C’est vraiment dangereux», déplore notre source.

Déneiger une remorque à coups de nacelles

Photo Agence QMI, MARIE-LAURENCE DELAINEY
Photo Agence QMI, MARIE-LAURENCE DELAINEY

Les grandes entreprises de transport ont souvent leur propre station pour déneiger les remorques, qui doivent simplement passer sous un dispositif qui s’ajuste à la hauteur du véhicule pour y déneiger le toit.

Photo Agence QMI, MARIE-LAURENCE DELAINEY
Photo Agence QMI, MARIE-LAURENCE DELAINEY

D’autres font appel à des entreprises mobiles qui se déplacent lors de précipitations. Chaque équipe monte sur les remorques à l’aide de nacelles et de harnais de sécurité et déneige à l’aide de pelles. «C’est sécuritaire. [...] On sort à partir de 3 cm, les gars sont tous programmés. On descend à minuit le soir, pour qu’à 6h le matin, toutes les compagnies soient déneigées», indique François Vir, propriétaire d’Action déneigement, qui compte 200 clients partout au Québec.

Photo Agence QMI, MARIE-LAURENCE DELAINEY
Photo Agence QMI, MARIE-LAURENCE DELAINEY

Il précise aussi que la plupart des entreprises québécoises de transport respectent les règles en matière de déneigement. «Les “chauffeurs inc.”, eux, ne paient pas pour déneiger. Ils partent avec ça et prennent une chance», dit-il.

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