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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Hydro-Québec prend le contrôle de l’éolien

La société d'État passe d'un rôle d'acheteur d'électricité éolienne à celui de maître d'œuvre des projets

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2024-05-30T15:49:31Z
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La société d’État prend le contrôle du développement éolien au Québec. Le PDG d’Hydro-Québec, Michael Sabia, veut multiplier par cinq le rythme de déploiement d’éoliennes dans la province.

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Alors que jusqu’ici Hydro-Québec achetait l’électricité de producteurs privés comme Boralex ou Innergex, elle devient maintenant maître d’œuvre et actionnaire des projets.

Hydro-Québec cible prioritairement des projets à grande échelle, qui pourraient atteindre au-delà de 1000 MW. Les appels d’offres aux producteurs privés demeureront l’approche privilégiée pour les projets à plus petite échelle, soit entre 300 et 350 mégawatts (MW).

La société d’État veut ainsi accélérer le déploiement de nouvelles capacités éoliennes. Elle veut passer d’un rythme historique de 200 MW additionnels par année entre 2000 et 2020 à un rythme se situant entre 1000 et 1500 MW de plus par année d’ici 2035.

Économies de 20 %

Hydro-Québec, dont l’objectif est d’ajouter 10 000 MW de nouvelles capacités d’ici 2035, estime aussi être en mesure de générer des économies d’échelle de plus de 20 % en offrant une prévisibilité et des volumes importants aux fournisseurs. Ces économies contribueront à garder les tarifs d’électricité abordables et concurrentiels, selon elle.

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«Fondamentalement, nous croyons que cette stratégie est le meilleur moyen de développer la filière éolienne de manière socialement acceptable et au meilleur coût possible», a déclaré Michael Sabia, PDG d’Hydro-Québec.

Rappelons qu’en février dernier, Le Journal révélait que pour aller plus vite dans la construction de parcs éoliens, Hydro-Québec avait assoupli ses critères de contenu québécois et d’acceptabilité sociale.

«C’est une bonne nouvelle en soi. Tout dépendant de ce qu’on veut faire avec cette électricité additionnelle», dit Jean-Pierre Finet, du Regroupement des organismes environnementaux en énergie.

«Si c’est pour continuer à la dilapider en l’offrant aux entreprises pour le développement industriel plutôt que de l’utiliser pour décarboner les industries existantes et le Québec, alors là un peu moins», ajoute-t-il.

Des partenaires financiers

En tant que partenaires, les municipalités et les Premières Nations participeront dès les premières étapes à la planification des projets. Elles pourront aussi être des partenaires financiers dans les projets éoliens et en tirer des revenus.

«Le partenariat proposé par M. Sabia pour planifier en amont le développement des projets éoliens sur tous les territoires, avec la participation des communautés, constitue une avancée importante pour les régions et nous le remercions de son écoute», a déclaré Jacques Demers, président de la Fédération québécoise des municipalités (FQM) et maire de Sainte-Catherine-de-Hatley.

Du côté de l’Association québécoise de la production d’énergie renouvelable (AQPER), dont font partie les producteurs éoliens Boralex et Innergex, on souligne le maintien du modèle actuel en appel d’offres pour les projets de 350 MW et moins, «ce qui correspond à la taille de l’ensemble des projets éoliens en activité au Québec et de ceux en cours de réalisation», note l’organisme.

L’AQPER souligne toutefois que les producteurs indépendants demeurent «incontournables pour répondre à cette demande dans le cadre de projets à plus grande échelle».

UN PLAN AMBITIEUX
  • Objectif d’ici 2035: 10 000 MW d’énergie éolienne additionnelle
  • Croissance annuelle moyenne depuis 2000: 200 MW
  • Croissance annuelle moyenne projetée d’ici 2035: 1000 à 1500 MW
  • 1000 MW = parc de 150 éoliennes
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