Publicité
L'article provient de Le Journal de Québec
Affaires

L’ancien patron du présumé espion chinois à Hydro-Québec se dit encore sous le choc

Karim Zaghib affirme avoir été «surpris» par l’arrestation de novembre dernier

Partager
Photo portrait de Francis Halin

Francis Halin

2023-02-16T05:00:00Z
Partager

Trois mois après l’arrestation du présumé espion chinois à Hydro-Québec, son ex-patron au centre de recherche, Karim Zaghib, se dit bouleversé de voir que ce « chercheur gentil » s’est retrouvé au cœur d’une enquête explosive.

• À lire aussi: La Caisse de dépôt réduit ses intérêts dans plusieurs entreprises chinoises

• À lire aussi: Hydro-Québec: le présumé espion chinois libéré en attendant son procès

• À lire aussi: Hydro-Québec: un ex-employé nie avoir espionné son employeur au profit de la Chine et veut laver sa réputation

• À lire aussi: L’ex-employé d’Hydro-Québec Yuesheng Wang formellement accusé d’espionnage

« C’est quelqu’un d’intelligent. C’est un travailleur, un chercheur gentil », a confié au Journal l’ex-directeur général du Centre d’excellence en électrification des transports et en stockage d’énergie d’Hydro-Québec Karim Zaghib, hier.

« Il a ramené ses idées, alors c’est sûr que cette affaire, elle m’a bouleversé, elle m’a surpris », a ajouté le pionnier en batteries au lithium.

Quand on lui demande si c’est lui qui l’a embauché, Karim Zaghib s’empresse d’envoyer la balle à la société d’État.

« Ce n’est pas ma compagnie privée. Ce n’est pas quelque chose qui m’appartient. Hydro-Québec est un fleuron québécois, il y a un processus », lance-t-il. Jointe par Le Journal hier, la société d’État a refusé d’en dire plus « par respect pour le processus judiciaire en cours ».

Publicité

À la mi-novembre, la Gendarmerie royale du Canada (GRC) a annoncé l’arrestation et l’accusation de Yuesheng Wang, 35 ans, de Candiac, qui « aurait obtenu des secrets industriels » pour en faire profiter la Chine.

En entrevue au Journal, trois mois plus tard, Karim Zaghib confirme que le présumé espion travaillait pour lui et qu’il avait signé des articles avec lui.

« La majorité, voire le maximum de nos idées sont brevetées, mais je ne suis pas garant du voleur », rétorque-t-il quand on lui demande si le Québec est assez prudent avec le fruit des recherches de la filière batterie.

  • Écoutez l'entrevue avec Guy St-Jacques à l’émission de Philippe-Vincent Foisy via QUB radio : 

Se distancier de l’armée chinoise

Invité à réagir sur le fait qu’Ottawa refuse désormais d’accorder des fonds publics à des chercheurs qui travaillent avec l’armée chinoise, Karim Zaghib, qui enseigne à l’Université Concordia, s’est dit d’accord avec cette approche.

« Aujourd’hui, nous devrions être doublement prudents dans les universités. C’est important parce que les batteries, l’hydrogène et l’électrification des transports deviennent une question de sécurité nationale », a-t-il insisté.

Questionné par Le Journal, le cabinet de François-Philippe Champagne, ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, a précisé que les nouvelles règles annoncées ne s’appliquent pas à Hydro-Québec.

En novembre dernier, Le Journal rapportait qu’Hydro-Québec avait déjà signé une entente pour accorder sa licence de technologie de batterie au lithium à la chinoise Dongshi Kingpower, mais que le projet ne s’était jamais concrétisé.

« Le contexte d’avant n’est pas celui d’aujourd’hui. Aujourd’hui, c’est sûr qu’il faut s’ouvrir les yeux. On n’a pas le choix », a conclu Karim Zaghib.

En novembre dernier, Yuesheng Wang a fait face à quatre chefs d’accusation : obtention de secrets industriels, utilisation non autorisée d’ordinateurs, fraude pour avoir obtenu des secrets industriels et abus de confiance par un fonctionnaire public.

Vous avez un scoop à nous transmettre?

Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?

Vous avez un scoop qui pourrait intéresser nos lecteurs?

Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.

Publicité
Publicité