Hydro-Québec continue de cacher l’indemnité d’un de ses ex-vice-présidents


Martin Jolicoeur
La direction d’Hydro-Québec continue de cacher si l’ex-bras droit de Michael Sabia, Graham Fox, a reçu ou non une indemnité de départ; et de préciser, le cas échéant, à quel montant elle s’élevait.
C’est ce qui ressort des dernières communications d’Hydro-Québec en réponse aux questions du Journal, adressées à la société d’État en vertu de la Loi sur l’accès aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels.

Le mois dernier, Le Journal révélait que Graham Fox, l’homme de confiance de l’ex-PDG Michael Sabia, avait quitté ses fonctions le 11 septembre, deux mois après l’arrivée de Claudine Bouchard à la tête d’Hydro-Québec.
Dès le lendemain, Fox était remplacé par Élise Proulx, une ancienne vice-présidente d’Hydro-Québec, passée en 2020 à la Caisse de dépôt et placement du Québec.
Hydro reste muette
Questionnée, Hydro-Québec avait indiqué que le départ de M. Fox s’était fait «d’un commun accord avec la PDG». Elle avait toutefois refusé de préciser si cela avait été accompagné d’une indemnité de départ.
En réponse aux requêtes du Journal, en vertu de la loi sur l’accès, Hydro-Québec a consenti quatre semaines plus tard à divulguer par écrit les rémunérations de Graham Fox et de sa successeure, Élise Proulx.

Mais, du même souffle, elle a réitéré son refus de divulguer si son ex-v.-p., embauché 18 mois plus tôt, s’était vu verser une indemnité de départ pour son remplacement peu de temps après la nomination de la nouvelle PDG.
«Nous ne pouvons vous fournir plus de détails à cet effet et quant au reste de votre demande, il s’agit d’informations de nature commerciale que nous traitons de manière confidentielle», nous a répondu la vice-présidente aux affaires juridiques, Stéphanie Assouline.
Rémunérations juteuses
Jusque-là aux commandes de Navigator, un des puissants cabinets de lobby-conseil à Ottawa, Graham Fox avait été nommé à la vice-présidence (affaires publiques, relations externes et communications) d’Hydro-Québec en février 2024. Joint par Le Journal, ce dernier n’a pas donné suite à nos questions.
Pour la période de neuf mois et demi comprise entre le 18 mars et le 31 décembre 2024, il a reçu une rémunération globale de 320 402$, nous indique Hydro-Québec. Cela inclut la contribution d’Hydro au régime de retraite. On parle donc de plus de 33 000$ par mois travaillé.

Pour 2025, jusqu’à son départ le 11 septembre, l’ex-bras droit de Sabia s’est vu verser une rémunération globale de 404 198$, dont 63 220$ de bonis de performance, auxquels s’ajoutent le paiement de vacances et la contribution au régime de retraite. On parle, dans ce cas-ci, de plus de 42 000$ par mois travaillé.
Pour sa part, sa successeure Élise Proulx, nouvelle vice-présidente (affaires corporatives et cheffe de cabinet), est entrée en fonction le 12 septembre, pour une «rémunération annuelle» de 320 000$, nous indique Hydro-Québec.
Elle précise à ce propos que Mme Proulx occupe «un nouveau poste» au sein de la société d’État. En plus de soutenir la PDG, insiste-t-on, ses responsabilités incluent les communications et affaires gouvernementales, les affaires régionales et collectives, l’alignement stratégique, l’environnement et le développement durable, les dons et les commandites ainsi que les projets spéciaux et la gestion des immeubles.
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