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L'article provient de Le Journal de Québec
Monde

Hunter Biden: la saga continue

Photo d'archives, AFP
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Photo portrait de Luc Laliberté

Luc Laliberté

2022-03-21T16:03:25Z
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Une petite pensée ce matin pour tous les partisans québécois de Donald Trump. Chaque fois qu’on a rapporté les manigances ou les crimes du président et de son entourage – et nous savons qu’il y en a beaucoup –, les trumpistes répondent: «Oui, mais Hunter Biden!»

Comme si la seule évocation du nom du fils de l’actuel président pouvait faire contrepoids aux six membres de l’entourage de Trump arrêtés et condamnés, aux assauts répétés contre la démocratie ou encore au recours constant à la désinformation...

J’ai déjà écrit à quelques reprises sur Hunter Biden, dont ici et ici, mais je sentais le besoin d’y revenir ce matin en raison d’un article publié la semaine dernière dans le New York Times. Des publications plus à droite comme le New York Post n’ont pas manqué de narguer le Times parce qu’il a tardé à confirmer ce que le Post avance depuis la dernière campagne présidentielle.

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Avant de revenir sur les articles récents des deux publications, j’aimerais répéter encore une fois (les trumpistes ne le retiennent jamais) que le dossier du fils est particulièrement embarrassant et que le département de la Justice enquête toujours sur certaines infractions potentielles.

Hunter Biden a connu nombre de démêlés, autant dans sa vie personnelle que dans sa vie professionnelle. De plus, comme bien des enfants de politiciens influents, il a su profiter de la notoriété de son géniteur pour obtenir des emplois pour lesquels on peut parfois douter de ses qualifications. Ce n’est pas à proprement parler illégal, mais je dénonce le caractère controversé de cette pratique depuis bien longtemps.

Si les problèmes personnels du fils Biden, dont une dépendance à l’alcool et aux drogues, ont souvent placé son père sur la défensive, ce sont plutôt ses problèmes fiscaux qui expliquent que la justice américaine scrute de près ses activités. On lui a d’abord reproché de ne pas avoir payé une dette fiscale, puis, même après remboursement, d’avoir peut-être enfreint des règles de lobbying. On a même évoqué le blanchiment d’argent.

Ce que le New York Times confirmait la semaine dernière et que le New York Post affirmait depuis longtemps, c’est l’existence d’un ordinateur portable appartenant au fils Biden. Ce portable, abandonné chez un réparateur, contient des courriels dont le contenu est litigieux, peut-être incriminant, pour le père et le fils Biden.

Au-delà de la récupération politique par les adversaires de l’actuel président – une mine d’or pour les trumpistes –, l’histoire du fils Biden mérite-t-elle autant d’attention? Oui. Mais avant de conclure à sa culpabilité, attendons la fin de l’enquête.

Par contre, même si Hunter Biden devait échapper à des accusations ou à une condamnation, la Maison-Blanche devrait aborder ce problème de front. La situation n’est pas banale et les allégations sont particulièrement graves.

Il s’agit du genre d’histoire tordue qu’on reproche aux politiciens américains depuis trop longtemps et qui nourrit le cynisme de ceux et celles qui n’ont plus de respect pour la classe politique ou la démocratie telle qu’on la pratique aux États-Unis.

Je me fiche que le fils Biden soit républicain ou démocrate. En attendant de savoir s’il y a bel et bien faute, on devrait au moins reconnaître les failles d’un système qui n’encadre pas mieux les questions morales et éthiques liées aux activités des membres des familles d’hommes et de femmes politiques.

Pourquoi ne pas commencer une nouvelle ère en offrant au moins la transparence? Tant que Joe Biden ne sera pas plus loquace sur cette question, il fait le jeu de ses adversaires et mine sa crédibilité.

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