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L'article provient de TVA Nouvelles
Monde

Humiliation de deux femmes en Inde: quatre arrestations, peine de mort envisagée

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Agence France Presse

2023-07-21T09:52:52Z
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La police indienne a arrêté quatre hommes accusés d’avoir obligé deux femmes à défiler nues parmi la foule dans un État du nord-est de l’Inde où des mois de violences ethniques ont fait au moins 120 morts.

• À lire aussi: Inde: deux femmes obligées de défiler nues dans les rues au Manipur

Les suspects ont été identifiés à l'aide d'une vidéo de l'incident datant de début mai, devenue virale sur les réseaux sociaux mercredi et dont tout le pays s'est indigné.

«Quatre principaux accusés ont été arrêtés dans l'affaire de la vidéo virale», a déclaré la police de l'État du Manipur sur Twitter jeudi soir.

Photo AFP
Photo AFP

La vidéo montre deux femmes marchant nues dans une rue, moquées et harcelées par une foule du Manipur, où les autorités ont imposé la fermeture de l'internet.

Le gouvernement de l'État, dirigé par le parti nationaliste hindou au pouvoir, Bharatiya Janata (BJP), a déclaré que la police avait pris des mesures dès que la vidéo était apparue sur les réseaux sociaux, plus de deux mois après l'incident.

Une «enquête approfondie» est en cours, a indiqué sur Twitter le ministre en chef de l'État, N. Biren Singh.

«Nous veillerons à ce que des mesures strictes soient prises contre tous les auteurs, y compris en envisageant la possibilité de la peine capitale», a-t-il ajouté.

Les violences de mai au Manipur avaient explosé après une marche de protestation contre l'éventualité que la communauté des Meiteis, pour la plupart hindous, obtiendrait le statut plus avantageux de «tribu répertoriée», qui lui garantirait des quotas d'emplois publics et d'admissions dans les universités.

AFP
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Cette hypothèse avait également ravivé les vieilles craintes de la tribu des Kukis, en général chrétiens, de voir les Meiteis autorisés à acquérir des terres dans des zones qui leur sont actuellement réservées, ainsi qu'à d'autres groupes tribaux.

Dans un rapport présenté devant un tribunal en juin, le groupe de la société civile Manipur Tribal Forum a affirmé que de nombreux et terribles actes de violence, notamment des viols et des décapitations, s'étaient produits sans que les autorités de l'État ouvrent d'enquête.

Le premier ministre indien, Narendra Modi, a déclaré, jeudi, que «l'incident du Manipur est une honte pour n'importe quelle société civilisée».

«Cela fait honte à toute la nation», a souligné M. Modi, qui s'exprimait pour la première fois sur ces violences.

La Cour suprême indienne a également averti le gouvernement de Modi que, s'il n'agit pas, «nous le ferons».

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