Huit trucs pour que votre ado fasse du ménage

Nadine Descheneaux
Notre jeune, autrefois si ordonné, se laisse maintenant traîner, sans compter que la vaisselle sale s’accumule dans sa chambre et son linge sale — comme le plancher sur lequel il s'accumule en tas épars — commence à être... très sale. On ne panique pas et on met en place un plan pour faire participer notre ado aux tâches ménagères!
1 – Sa chambre = son territoire
Premier truc à comprendre: sa chambre est devenue son territoire, l’espace où il peut être librement lui. Et elle est un peu à l’image de ce qui se passe dans sa tête... le chaos et les transformations. «C’est normal, ça fait partie de son développement. Il est en pleine recherche identitaire. C’est une façon de se construire», explique Isabelle Dufour, intervenante familiale et membre du réseau Nanny Secours. Plus jeune, il nous imitait et cherchait à nous faire plaisir. Désormais, c’est clairement moins son objectif. Il souhaite plutôt prendre une distance et teste les limites et les règles pour gagner en indépendance.
2 – Le traiter comme un coloc
Toutefois, son désir d’autonomie doit aussi être respectueux du vivre-ensemble. «Il habite sous notre toit, donc il reste des attentes qui doivent être claires et établies. Au fond, on tend plus vers un esprit de colocation. Il faut établir ce qu’on souhaite et savoir ce qu’il est prêt à faire de son côté», mentionne l’intervenante. On peut s’entendre sur des exigences et plier sur d’autres points, par exemple:
· Tu fais ton lit ou non; je ne fais pas de commentaires, MAIS je veux que tu laves tes draps une fois par semaine.
· Tu peux manger dans ta chambre, MAIS chaque matin, tu apportes la vaisselle dans le lave-vaisselle et tu jettes les aliments dans la poubelle de la cuisine.
· Tu dois libérer ton plancher pour le jeudi matin, CAR c’est la journée où je passe la balayeuse partout.
3 – Il faut être plus souple
«Comme parents, on aura tout de même à diminuer nos attentes ou à accepter de décaler le moment de la réalisation de la tâche. Il ne voit pas les choses comme nous. Il a besoin de souplesse à propos de choses qui étaient acquises, puisqu'il ne voit pas la même nécessité que nous de le faire au moment où c'est demandé», ajoute-t-elle.
4 – Laisser développer son autonomie
Mais quand la demande est claire avec une explication, on a plus de chances qu’elle soit réalisée. D’autant plus que cela nous aide à ne pas être toujours sur son dos et ainsi ne pas envenimer notre relation avec lui. On mise aussi sur l’autonomie qu’il gagne pour l’amener à passer à l’action et on explique pourquoi c’est important de le faire en soulignant la part de liberté qu’on leur donne. «C’est vrai que ça ne change rien si tu fais ton lit ou non, mais le laver c’est important pour l’hygiène!» Certaines familles donnent une allocation si c’est accompli, d’autres coupent le WiFi si la tâche n’est pas faite, chacun ses incitatifs!
«Il ne faut pas oublier que lorsqu’on met de l’ordre autour de soi dans notre vie, on en met aussi dans notre tête», rappelle Isabelle Dufour. Bon, nos ados n’y sont peut-être pas encore, mais on leur lègue doucement quelques bonnes habitudes.
Voici quatre autres trucs pour faciliter le ménage
5 - Réaménager son espace pour avoir plus de rangement
On demande à notre ado ce qu’il aimerait. Cap sur les ventes de garage, le Dollarama et les bazars. On y trouve des idées géniales!
6 - Rendre le tout amusant!
Pour un ménage express d’une pièce commune, on fait un jeu: celui qui ramasse le plus d’objets (et les remet à leur place) en 5 minutes. C’est une astuce qui montre qu’en un court laps de temps, on peut avoir de grands résultats.
7 - Écrire notre entente
On discute en terrain neutre — pourquoi pas à la crèmerie du coin — de nos attentes et de ce qu’il souhaite. On met par écrit tout ce qu’on s’est dit pour pouvoir l’un et l’autre s’y référer. (Parce que oui, des fois, on voudrait que ce soit fait une journée plus tôt, mais on a dit vendredi... Il faut modérer nos attentes aussi!)
8 - Lui laisser le lavage
«Nos ados ont du temps, et nous, comme parents, on n’en a pas beaucoup. On les laisse faire le lavage. Bien sûr, on les accompagne au début, mais ensuite, c’est à eux de le faire! Ils ont leur part à faire», souligne Isabelle Dufour.