Hugo Houle déplore que des manifestants aient réussi à bloquer son équipe au Tour d'Espagne
Le cycliste de 34 ans s'amènera au Québec dans quelques jours en prévision des Grand Prix cyclistes de Québec et Montréal.


Jean-François Racine
Le cycliste Hugo Houle, qui s’amènera au pays lundi en prévision des Grands Prix cyclistes de Québec et Montréal, déplore que des manifestants en soutien à la Palestine aient influencé le résultat sportif de son équipe Israel-Premier Tech mercredi au Tour d’Espagne.
Depuis le début du conflit, plusieurs manifestations ont eu lieu et des mesures ont été prises afin de protéger les cyclistes de la formation israelo-canadienne, mais jamais les coureurs n’avaient dû poser le pied au sol, bloqués par des individus voulant exprimer leur mécontentement face à la guerre.
Lors de la 5e étape, le contre-la-montre par équipes, des manifestants se sont retrouvés au centre de la route lors du passage de son équipe.
«J’ai vu les images. La tension est plus élevée au niveau mondial et le climat a toujours été plus tendu en Espagne. On a franchi une ligne depuis la création de l’équipe parce le résultat sportif a subi un impact. C’est une première et la Vuelta a dû réagir», a expliqué l’athlète de 34 ans, qui roule sous un maillot partiellement neutre à l’entraînement.

Un correctif
«Personnellement, je n’ai jamais senti de danger. J’espère que ça restera un cas isolé, sans en inspirer d’autres», dit-il.
Même si les cyclistes ont pu repartir très rapidement, le président du jury des commissaires, avec l'accord de l'organisateur, a confirmé que le temps d'Israel-Premier Tech serait bonifié de 15 secondes.
«Nous respectons le droit de chacun à la liberté d'expression, mais nous condamnons absolument les actes dangereux des manifestants lors de la 5e étape de la Vuelta a España», a commenté la direction de l’équipe.
Joint chez lui Monaco, Houle se prépare à mettre le cap sur le 94e Grand Prix de Plouay, la Bretagne Classic – CIC, avant de passer quelques jours en famille dans le secteur de Drummondville, en prévision des deux courses québécoises au calendrier.
Le départ de son compatriote canadien Derek Gee, en litige contractuel avec l’équipe, est une situation malheureuse à ses yeux. À la fin du mois de juin, Houle avait terminé 2e derrière Gee lors du championnat canadien en Beauce. Il s’agissait probablement de la dernière course de Gee sous les couleurs d’IPT.

À la maison
«C’est la business et c’est une négociation. On a été surpris pas l’annonce. C’est dommage pour les deux parties. Je n’y peux rien et l’équipe doit continuer d’avancer», a-t-il précisé sans faire de politique une seconde fois.
Houle est aussi impatient de voir l’impact des changements au parcours de Québec. Les deux épreuves seront l’occasion pour les amateurs de saluer la superbe carrière de son équipier Michael Woods, qui a annoncé sa retraite récemment.
«Ça sera spécial pour lui et il y aura des émotions. Il a vécu plusieurs chutes et on comprend son choix. Il a envie de profiter de la famille. Moi je fais l’an prochain et peut-être plus», a-t-il expliqué, ouvrant la porte à poursuivre sa route au-delà des Mondiaux de Montréal en 2026.
Houle ne sera toutefois pas au prochain championnat du monde au Rwanda, immédiatement après le Grand Prix de Montréal.
«Non, Cyclisme Canada n’a pas les moyens de payer mon billet d’avion et par principe, je n’y serai pas.»
Chez Israel-Premier Tech, le quadruple vainqueur du Tour de France, Chris Froome, a subi de graves blessures après une chute à l'entraînement mercredi. Selon l’équipe, le Britannique de 40 ans souffre d’un pneumothorax, de côtes cassées et fracture d'une vertèbre. Sa saison est terminée.