[À VOIR] «Honte à vous!»: Jean-François Simard s’emporte contre le Parti Québécois au salon Rouge
Le nouveau ministre de la Capitale-Nationale défend l’entente conclue avec RCR pour le Mont-Sainte-Anne

Marc-André Gagnon
Le ministre responsable de la Capitale-Nationale, Jean-François Simard, est sorti de ses gonds au salon Rouge, jeudi, en s’emportant contre le Parti Québécois, qui reproche à la CAQ de faire du dossier du Mont-Sainte-Anne un autre échec dans la lignée de Northvolt et Flying Whales.
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«Honte à vous autres», s’est énervé le député de Montmorency, dans une première intervention remarquée en chambre depuis sa nomination en tant que ministre responsable de la région de la Capitale-Nationale, le mois dernier.
Le député péquiste de Jean-Talon, Pascal Paradis, demandait à savoir si M. Simard, comme ses prédécesseurs, était d’accord pour faire «un cadeau de 50M$ à Resorts of the Canadian Rockies (RCR), une entreprise étrangère qui a un bilan de 20 ans de négligence du Mont-Sainte-Anne».
Selon l’entente conclue il y a un an, la moitié de l’investissement de 50M$ engagé par le gouvernement et Investissement Québec pourrait être pardonnée, ce qui veut dire qu’elle pourrait être transformée en prêt non remboursable sous certaines conditions.
«L’annonce a été faite il y a près d’un an. Depuis ce temps-là, rien, a déploré M. Paradis. Pendant ce temps-là, les gens de Québec se sont mobilisés. Il y a des gens qui veulent se réapproprier le Mont-Sainte-Anne et le faire prospérer de nouveau.»
• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Richard Martineau, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
Le ministre s’enflamme
Loin d’avoir l’intention de reculer, le ministre Simard a servi une réplique enflammée à son vis-à-vis péquiste.
«Il y a une limite à vouloir transformer une excellente nouvelle en mauvaise», a pesté M. Simard.
«J’entends du critique de l’opposition qu’il s’oppose au développement de notre montagne», a continué le ministre, en rappelant que RCR s’est engagé à investir en contrepartie 50M$ dans ses installations sur la montagne.
«Ça faisait au moins 20 ans qu’on attendait cette solution. Nous l’avons et c’est grâce au gouvernement du Québec et au leadership du premier ministre», s’est félicité M. Simard.
«Il y a quand même des limites au jovialisme», a rétorqué Pascal Paradis, avant que le ministre Simard en rajoute une couche.
«Nous venons d’atteindre un summum historique dans les annales de l’Assemblée nationale du Québec. Voilà qu’un critique, qui est supposément là pour nous aider à développer Québec, est contre le Mont-Sainte-Anne et contre les gens de la Côte-de-Beaupré», s’est révolté le ministre responsable de la Capitale-Nationale.
«C’est la preuve que le Parti Québécois, qui se prétend le parti des régions, est complètement déconnecté des régions du Québec et particulièrement de la Capitale-Nationale», a tonné M. Simard, avant de s’esclaffer devant les regards amusés de ses collègues en chambre.
Autre délai
Dans les faits, le dossier du Mont-Sainte-Anne stagne toujours alors que la Sépaq a demandé en septembre 2025 un autre délai judiciaire pour poursuivre les discussions avec l’opérateur RCR.
Les deux parties avaient d’abord demandé au Tribunal de suspendre le dossier pour une période de quatre mois, jusqu’au 17 août. Le second délai viendra à échéance le 19 décembre.
La Sépaq affirme qu’elle prévoit en arriver cet automne à une entente avec RCR «pour mettre fin aux procédures judiciaires et encadrer la reprise de la propriété des terrains du secteur est.»
Le gouvernement du Québec a annoncé le 17 décembre 2024 un investissement de 100M$ dans la modernisation des infrastructures de la montagne, dont 50M$ engagés par RCR.
Cette annonce a été faite avant la conclusion des démarches requises entre la Sépaq et RCR pour clore le litige qui les opposait. Cette entente de 100M$ est donc toujours sur la glace.
L’entente en question demeure confidentielle et une demande d’accès a été déposée devant le tribunal.
Comme au printemps dernier, la Sépaq explique que «les travaux continuent de bien progresser».
– Avec la collaboration de Jean-François Racine
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