Homme en crise abattu: pas d’accusation contre les policiers de Repentigny
Les autorités ont jugé qu’ils n’avaient d’autres choix que d’utiliser leurs armes à feu


Laurent Lavoie
Les policiers de Repentigny qui ont abattu de plusieurs balles un homme noir en crise à l’été 2021 ne feront face à aucune accusation criminelle, a annoncé jeudi le Directeur des poursuites criminelles et pénales.
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«L'intervention policière était légale et se fondait principalement sur le devoir imposé aux policiers d'assurer, dès les premiers instants jusqu'à la fin de la séquence de tirs, la sécurité des citoyens sous leur protection ainsi que leur propre sécurité», a écrit via communiqué le DPCP.
C’est la décision qui a été prise à la lumière du rapport réalisé par le Bureau des enquêtes indépendantes (BEI).
Marie-Mireille Bence avait appelé les autorités le 1er août 2021, vers 7h30, alors que son fils, Jean René Junior Olivier, ne dormait plus et voyait des gens autour qui voulaient lui faire du mal.

Couteau en main
Elle craignait alors tant pour sa propre sécurité que pour celle de l’homme de 37 ans, qui avait en sa possession un couteau de cuisine.
Plusieurs policiers de la Ville de Repentigny ont été dépêchés sur place, établissant des premiers contacts avec l’individu.
«À 7h54, un cinquième agent se joint à ses collègues avec son arme à impulsion électrique (AIE). Il montre à l'homme son AIE et en fait une démonstration en activant les embouts, afin que l'homme puisse voir le fonctionnement de l'appareil», relate le DPCP.
Sans avertissement
Durant une quinzaine de minutes, les policiers ont cherché à convaincre Jean René Junior Olivier de déposer son couteau. Le trentenaire a obéi aux forces de l’ordre, mais a repris à un certain point son arme sans avertissement.
«Il court tout droit en direction des agents positionnés devant lui», rappelle le DPCP.
C’est à ce moment que les policiers ont tiré sur l’homme, notamment avec l’arme à impulsion électrique.
Le décès de Jean René Junior Olivier sera constaté plus tard en centre hospitalier.

Protégés par la loi
Le DPCP rappelle dans son analyse que les policiers sont protégés par le Code criminel lorsqu’ils doivent utiliser la force dans le cadre de l’application ou l’exécution de la loi.
Dans ce dossier, les témoignages recueillis, corroborés par une vidéo faite par un ambulancier, démontrent que «l'usage de leurs armes à feu était le seul moyen de mettre fin à cette menace».
À l’époque, Marie-Mireille Bence avait vivement dénoncé la violence de l’intervention policière.
«J’attends la justice pour mon fils», avait-elle déclaré devant les médias.
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