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L'article provient de Le Journal de Montréal
Sports

Hockey féminin: une chance à saisir pour la Québécoise Élizabeth Giguère

Élizabeth Giguère
Élizabeth Giguère Photo Martin Chevalier
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Mylène Richard

2023-02-21T00:05:25Z
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À 25 ans, Élizabeth Giguère aura attendu longtemps avant d’avoir la chance de se faire valoir avec l’équipe canadienne senior de hockey féminin. Mais l’attaquante de Québec entend bien la saisir afin de se tailler une place en vue du Championnat du monde. 

«J’essaie de leur prouver que j’ai ma place ici», indique Giguère, rencontrée quelques heures avant d’affronter les Américaines pour le sixième match de la Série de la rivalité, hier, à Trois-Rivières. 

Après quatre saisons à l’Université Clarkson et une à l’Université Minnesota-Duluth, Giguère a enfin l’occasion de démontrer son savoir-faire à l’état-major de Hockey Canada avec un but précis en tête.

«J’y vais une étape à la fois, mais oui, j’y pense, au Mondial. C’est l’objectif de cette année. Ce n’est toutefois pas ma décision», ajoute-t-elle au sujet de la compétition qui aura lieu à Brampton, en Ontario, en avril.

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«Quelque chose de magique»

Il suffit de visionner des vidéos d’elle sur internet pour constater l’étendue de son talent.

«C’est une joueuse extrêmement spéciale, assure Caroline Ouellette, entraîneuse adjointe avec la formation nationale. Elle est capable de marquer et de créer des jeux pour les autres. Il y a quelque chose de magique. [...] Elle a une intelligence de hockey qu’on a rarement vue.»

«La façon dont elle voit le jeu, c’est vraiment unique, renchérit sa capitaine, Marie-Philip Poulin. Elle voit des jeux que peu de joueuses peuvent voir. Ses lancers sont bons, mais c’est vraiment son sens du jeu qui est très particulier.»

Mais la vitesse d’exécution, la prise de décision rapide et la robustesse sont d’un tout autre niveau avec l’équipe nationale. 

«On a vu des moments où son talent vient au premier plan et il peut éventuellement avoir un impact, analyse Ouellette. Je pense qu’elle va avoir besoin de plus d’expérience pour aussi prendre confiance. C’est une chance d’avoir toutes ses habiletés individuelles, mais il faut avoir la confiance de les utiliser pendant les matchs. Ça prend parfois des années.»

«Le plus grand défi pour elle, ce sera de devenir une athlète complète, à la fois sur la glace et hors de la glace, comme Marie-Philip l’est, comme les meilleures joueuses au monde le sont, poursuit la quadruple championne olympique, qui est heureuse de voir une Québécoise connaître du succès. Si elle est prête à s’investir, je pense qu’elle pourra être une joueuse dominante.»

«Même si tu es sous pression, que tu as attiré deux Américaines sur toi, tu dois être capable de trouver la Canadienne qui est libre. Elle a cette habileté-là. En avantage numérique, elle peut être très dangereuse», croit Ouellette, qui a aussi été surprise par le bon jeu défensif de Giguère.

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Merci à Poulin

L’attaquante du Pride de Boston, dans la Premier Hockey Federation – la ligue au sein de laquelle évolue la Force de Montréal–, peut compter sur l’appui de Poulin, qui a facilité son intégration au début de la Série de la rivalité, en novembre.

«Les vétéranes, on aide les plus jeunes qui arrivent avec l’équipe, assure la numéro 29. On a déjà été à leur place. Pour moi, il y a eu les Caroline Ouellette, les Jayna Hefford, les Gina Kingsbury qui étaient là avant moi et qui m’ont montré le chemin.»

Pour Giguère, Poulin est la meilleure joueuse au monde. La capitaine a rapidement tenté de mettre sa jeune coéquipière à l’aise, comme Ouellette, son idole, l’avait fait avec elle à l’époque. 

«Elle était super gênée au début. Mais quand il y a une nouvelle, c’est tout de suite une coéquipière et une amie, précise Poulin. Je ne veux pas me sentir plus haute qu’elle. Je veux faire preuve d’humilité. Elle mérite sa place. Ça n’a pas rapport si j’ai été aux Olympiques. Tout le monde est égal dans cette équipe.»

«C’est sûr qu’elle [Poulin] m’a aidée beaucoup, relate Giguère. Elle me parle en français, elle me dit d’avoir confiance en moi. C’est une personne comme les autres, elle est vraiment gentille. Si j’ai des questions, je sais que je peux aller lui parler et qu’elle va me répondre. Elle me donne des conseils quand j’en ai besoin. C’est un rêve d’être sur la patinoire avec elle.»

Plus à l’aise

«Je commence à être plus à l’aise sur la patinoire, mentionne l’ancienne des Titans du Cégep Limoilou, qui a amassé deux aides en cinq matchs avec un chandail à la feuille d’érable. Il y a toujours de la nervosité quand tu joues avec Hockey Canada. Mais j’essaie de la laisser de côté et de m’amuser.»

C’est maintenant à Giguère de faire ses preuves et pour une première fois, elle a pu évoluer dans l’uniforme de l’unifolié devant famille et amis.

«C’est du bon stress. Ils m’ont appuyée toute ma vie, alors le fait qu’ils puissent me voir jouer en personne, c’est gros», souligne Giguère avec fierté.

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