Hockey féminin: Poulin et Desbiens «confiantes» qu’une possible expansion de la LPHF dès l’an prochain sera couronnée de succès


Richard Boutin
Les joueuses étoiles de la Victoire de Montréal Marie-Philip Poulin et Ann-Renée Desbiens sont convaincues que le bassin de joueuses est suffisant pour permettre la venue de deux équipes d’expansion dans la Ligue professionnelle de hockey féminin (LPHF) dès la saison prochaine.
La vice-présidente aux opérations commerciales Amy Scheer a mentionné en octobre dernier que la LPFH aimerait ajouter deux formations la saison prochaine aux six actuelles. Un mois plus tard, elle affirmait que le circuit avait reçu des propositions de 25 villes, mais qu’une expansion pour la saison 2025-2026 n’était pas coulée dans le béton.

Dans l’optique de favoriser la croissance du hockey féminin en Amérique du Nord, la LPHF a mis sur pied une tournée de neuf parties aux États-Unis et au Canada. Québec accueillera la quatrième rencontre, dimanche, alors que la Victoire croisera le fer avec la Charge d’Ottawa.
«Le bassin de joueuses est suffisant»
Présentes lors d’une conférence virtuelle, jeudi, en prévision du match, Poulin et Desbiens sont unanimes. «Le bassin de joueuses est suffisant et grandi à chaque année, a mentionné la capitaine de la Victoire. Il y a beaucoup de talent dans le réseau universitaire. Je ne suis pas inquiète qu’une expansion serait un succès. Je crois beaucoup dans la ligue et la qualité du produit. Une expansion favoriserait le développement du sport et offrirait l’option à un plus grand nombre de filles de poursuivre leur carrière après leur parcours universitaire.»
«Je suis confiante dans le talent et le bassin de joueuses, de renchérir la gardienne numéro un. Il y a plusieurs Européennes qui se sont ajoutées au circuit cette année. C’est un beau problème de parler d’une éventuelle expansion dès la deuxième saison.»
Québec dans les plans?
Québec pourrait-elle se joindre au circuit Walter? «Le hockey féminin est solide dans la région avec les As de Québec et les Titans de Limoilou, a indiqué Desbiens qui a disputé les cinq dernières années de son hockey mineur dans la Vieille capitale. Je souhaite que Québec obtienne une équipe, mais je n’ai aucune idée de ce qui va se passer s’il y a une expansion.»
Est-ce que la native de Charlevoix souhaiterait poursuivre sa carrière à Québec si jamais la LPHF obtenait une franchise? «C’est une question pour mon agent, a-t-elle indiqué avec le sourire. Je suis très heureuse à Montréal où je suis établie depuis trois ans. Montréal est devenu ma maison, mais Québec pourrait peut-être devenir une option en fin de carrière.»
Plus de 45 000 spectateurs
La Grande Tournée de la LPHF a connu un succès monstre lors des trois premières parties à Vancouver, Seattle et Denver, rencontres où la Victoire a été impliquée à chaque occasion. Plus de 45 000 personnes ont assisté aux trois parties, notamment une salle comble à Vancouver. Le Centre Vidéotron devrait aussi afficher complet, dimanche. Il ne restait qu’une centaine de billets à écouler.
Au domicile de l’Avalanche du Colorado, les amateurs scandaient «We want a team» («On veut une équipe»). «C’était incroyable d’entendre ces cris, a mentionné Poulin. On sentait l’amour des partisans. On a vu de chandails de nos six équipes dans les trois villes où nous avons joué. Le succès n’est pas une surprise. Ça donne espoir pour l’avenir et le développement du hockey et du sport féminin. C’est le début de quelque chose de grand.»
«Ça fait chaud au cœur, de renchérir Desbiens qui a publié une photo sur ses réseaux sociaux en compagnie de Catherine Dubois où les deux coéquipières sont vêtues d’un chandail des Nordiques de Québec. Je n’ai pas encore décidé si j’allais porter les couleurs des Nordiques, mais je vais avoir un grand choix si je le refais. Mon père et mon frère sont encore de grands fans de l’Avalanche. C’était rare des partisans du Canadien dans Charlevoix quand j’étais jeune.»
Ces événements ponctuels connaissent un franc succès, mais on constate aussi que les équipes de New York et de Boston qui évoluent en banlieue se produisent devant des foules modestes.