Coup dur pour le PQ: Véronique Hivon ne sera pas candidate aux prochaines élections

Le départ annoncé de Véronique Hivon assène un énième coup dur au Parti québécois, qui perdra une députée vedette dans un de ses derniers bastions. Alliés et adversaires ont souligné le travail de l’élue, qui a réussi à faire de la «politique autrement».

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Après 14 ans comme députée de Joliette, l’heure est venue de passer à autre chose. «J’ai besoin d’exister à l’extérieur de la politique parce que la politique, ce n’est pas juste un travail, c’est une fonction, c’est une organisation de vie, ça t’habite, ça te passionne, mais un moment donné, c’est comme si ton identité devenait confondue profondément avec ton rôle et ta fonction», lance-t-elle, en entrevue avec notre Bureau parlementaire.  

Son départ de la vie politique n’est pas une bonne nouvelle pour Paul St-Pierre Plamondon et ses troupes, en chute libre dans les intentions de vote depuis des mois.   

Un sondage Léger dévoilé jeudi dans les pages du Journal révèle que le PQ a atteint un plancher historique, avec 9% d’appuis des électeurs.  

Véronique Hivon met toutefois en garde ceux qui feraient un lien entre sa décision et la mauvaise posture de son parti. «Les sondages ne m'ont jamais fait peur», insiste-t-elle. La péquiste ajoute que sa décision, prise avant la défaite crève-cœur du PQ dans la partielle de Marie-Vicrorin, serait la même si sa formation politique était aux portes du pouvoir.  

Et elle ne perd pas espoir pour l’avenir du parti. «Il y a énormément de défis et de travail devant nous, je n’ai pas des lunettes roses, dit-elle. Mais quand tu es animé dans ton action politique, pas par le pouvoir, mais dans la recherche d’atteindre un projet, l’indépendance du Québec, un idéal, des valeurs profondes, ça t’anime et ça donne un sens».   

La députée de Joliette a d’ailleurs le sentiment du devoir accompli, même si une grande partie de sa carrière politique s’est déroulée depuis les banquettes de l’opposition.  

Marraine de la loi qui permet désormais à des Québécois en fin de vie de «mourir dans la dignité», elle bénéficie d’un fort capital de sympathie dans la population, de même qu’à l’Assemblée nationale.    

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Véronique Hivon a d’ailleurs eu droit à un concert d’éloges venant autant de ses compagnons d’armes souverainistes que de ses adversaires politiques.  

« Dans une ère politique où la polarisation, la haine et le cynisme occupent une place grandissante, ton passage en politique aura été une source d’espoir », a écrit son chef, dans une lettre publiée sur les réseaux sociaux.  

«J’ai eu l’opportunité de travailler avec Véronique Hivon. C’est une femme brillante et passionnée. Merci Véronique pour ta contribution au service public et bonne chance pour la suite!», a réagi la premier ministre François Legault.  

«Véronique Hivon, c'est une grande dame. C'est une femme de coeur, c'est une femme qui est déterminée, qui a épousé toute sa carrière des causes sociales. Des causes qui lui tenaient à cœur», a commenté la cheffe libérale Dominique Anglade.  

Ses combats transpartisans ont fait sa réputation, comme celui plus récent sur l’accompagnement des victimes d’agressions sexuelles et de violence conjugale.  

La députée laissera vacante un des derniers bastions péquistes, qui se comptent désormais pratiquement sur les doigts d’une main. Mme Hivon l’avait emporté avec 4500 voix de majorité sur son rival caquiste en 2018. 

Ancien fief du ministre Guy Chevrette, la circonscription de Joliette est péquiste depuis 1976, à l’exception d’un intermède adéquiste en 2007.   

Véronique Hivon quittera-t-elle la politique pour toujours? Exclue-t-elle un retour en politique active? «On ne peut jamais dire jamais, (mais) mon intention, c’est vraiment de prendre de la distance, de faire autre chose, d’exister autrement». 

–Avec la collaboration de Marc-André Gagnon