Henri Richard souffrait bel et bien d’encéphalopathie traumatique chronique

Agence QMI
La famille de l’ancien joueur du Canadien de Montréal Henri Richard a confirmé qu’il avait vécu avec l’encéphalopathie traumatique chronique (ETC), comme l’ont révélé les résultats d’investigations réalisées sur son cerveau.
Confirmant du même coup l’information rapportée plus de trois mois auparavant par le chroniqueur du Journal Marc De Foy, le fils du «Pocket Rocket», Denis Richard, a pris la parole dans un communiqué obtenu par le réseau TSN afin de sensibiliser autrui aux enjeux de santé découlant des sports de contact. La famille de l’ex-hockeyeur décédé le 6 mars 2020 à l’âge de 84 ans avait accepté de léguer à la science son cerveau et les découvertes des chercheurs ont permis d’ajouter son nom à une liste de la Concussion Legacy Foundation comprenant désormais 16 joueurs de la Ligue nationale de hockey (LNH) ayant souffert de l’ETC.
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«Je souhaite que le don du cerveau de mon père et ce diagnostic se traduiront par davantage de prévention, d’efforts et de recherches sur l’ETC, et plus tard, un traitement, a déclaré le fils du patineur de renom. Je veux que les gens comprennent qu’il s’agit d’une maladie affectant durement des athlètes qui ne sont pas juste issus du football.»
Signal à ne pas ignorer
De manière précise, Henri Richard avait une ETC de stade 3, selon Dr Stephan Saikali, de l’Université Laval. L’ex-numéro 16 a également passé les dernières années de sa vie avec la maladie de l’Alzheimer. Pour l’ancien gardien Ken Dryden, qui a souvent talonné publiquement le commissaire Gary Bettman à propos des conséquences des coups à la tête, le cas du Québécois doit inciter les autorités compétentes à réfléchir et à agir.
«J’ai joué avec Henri. Nous avons remporté deux coupes Stanley ensemble. Il ne correspond nullement au stéréotype [de bagarreur] auquel il est facile de penser, a estimé Dryden. Un gars ayant pratiqué le vieux style de hockey et livré un tas de batailles? Pas Henri. Un gros joueur qui assénait des coups percutants? Pas Henri. Comme Stan Mikita et Ralph Backstrom [ayant aussi vécu avec l’ETC], il était un excellent patineur et jouait physiquement, mais il possédait l’esprit d’un fabricant de jeux et a performé ainsi. Toutefois, il y a eu tous ces contacts à la tête. Nous devons comprendre qu’un coup à la tête ne constitue pas un bienfait, peu importe le sport.»
Au nombre des ex-hockeyeurs de la LNH chez qui l’ETC a été découverte après leur mort, notons les Todd Ewen, Bob Probert, Wade Belak, Steve Montador et Zarley Zalapski, tout comme Richard Martin.
-Par ailleurs, en entrevue avec Marc De Foy l’hiver dernier, Denis Richard avait spécifié que son père suivait une étrange habitude durant sa carrière : «Ma mère m’a raconté que lorsqu’il était fâché, mon père se frappait la tête sur le rebord de la bande lorsqu’il était assis au banc. [...] Mais elle m’a dit qu’il ne s’est jamais plaint de maux de tête, ni avant, ni pendant sa maladie.»