Un homme de Québec avec 49 dons de sang à son actif était loin de se douter qu’il aurait lui-même besoin d’une transfusion un jour.

En décembre 2021, Étienne Drouin s’est réveillé un matin paralysé. 

«À l’hôpital on m’apprend que j’ai un passager clandestin, qui est un cancer qui n’avait pas démontré de symptômes du tout. Ce cancer-là commençait à affaiblir mon système à différents niveaux. La solution était de faire des traitements de chimiothérapie, mais avant de les faire il fallait que mon état de santé soit stable. Donc j’ai eu besoin de transfusions de plaquettes et de sang», raconte-t-il.

M. Drouin a alors compris toute l’importance de ce simple geste, qu’il a lui-même posé près d’une cinquantaine de fois.

«Quand tu as l’aiguille dans le bras, tu te rends compte qu’il y a quelqu’un qui a posé un geste qui est en train de te sauver la vie peut-être.»

L’homme de 47 ans poursuit ses traitements de chimiothérapie. La résidence de la famille a été adaptée à sa nouvelle condition puisqu’il se déplace maintenant en fauteuil roulant. 

Les réserves de sang à un niveau «préoccupant»

M. Drouin espère que son histoire sensibilisera la population à l’importance du don de sang, au moment où les réserves d'Héma-Québec sont à un niveau préoccupant. 

«On fait un peu un cadeau, on ne sait pas à qui, mais du sang ça ne s’achète pas, donc cette personne-là qui va le recevoir va recevoir un cadeau extraordinaire», mentionne-t-il.

Les demandes de sang ne faiblissent pas, alors que les donneurs sont moins nombreux qu’auparavant. La chargée des relations médias chez Héma-Québec croit que la COVID-19 est en partie responsable de cette baisse.

«Des gens qui ont changé peut-être leurs habitudes de dons depuis la pandémie», souligne Josée Larrivée.

L’organisme vise 1000 dons par jour afin de répondre aux besoins des hôpitaux, un objectif rarement atteint depuis plusieurs mois. C’est pourquoi Héma-Québec lance un appel pour trouver des donneurs. Les personnes avec les groupes sanguins O+ et surtout O-, qui sont des donneurs universels, sont particulièrement en demande, mais tous les groupes sont bienvenus.

Seulement 3% des personnes éligibles donnent du sang.

Pour Philippe Lapierre, un étudiant qui participait mercredi dernier à une collecte de sang au campus de Charlesbourg du Cégep de Limoilou, il s’agissait d’un choix tout naturel.

«La plupart du monde dans ma famille donne déjà. J’ai eu 18 ans il y a un mois et demi, donc c’était à mon tour de venir faire mon premier don», explique-t-il.

«C’est très très valorisant de donner du sang, on se sent bien après et un don sauve vraiment 3 vies», rappelle Mme Larrivée.

Pour faire un don de sang, il est possible de prendre rendez-vous sur le site d'Héma-Québec.