Hébergement pour demandeurs d’asile: Ottawa a dépensé 2,6 milliards $ depuis 2020


Raphaël Pirro
Le gouvernement fédéral a déboursé 1,1 milliard $ depuis 2020 pour héberger les demandeurs d’asile dans des hôtels et donné 1,6 milliard $ en soutien financier aux villes et aux provinces pour gérer l’afflux.
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Les chiffres ont été confirmés par le ministère de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté du Canada (IRCC) dans un courriel au Journal jeudi.
Jusqu'à récemment, 500 personnes étaient logées et nourries dans un hôtel au Québec et dans quatre hôtels en Ontario, au coût quotidien de 66 000 $, soit 132 $ par demandeur d’asile, en baisse par rapport à 199 $ par jour en 2024. Depuis le 1er avril, aucun demander d'asile n'est hébergé par le gouvernement fédéral au Québec.
«Au fil du temps, ce soutien a contribué à alléger la pression sur les refuges provinciaux et municipaux confrontés à une forte demande», fait savoir un porte-parole du ministère de l’Immigration.
L’objectif du programme d’hébergement, mis sur pied pendant la pandémie de COVID-19, était de prévenir l’itinérance des demandeurs d’asile alors que les centres d’hébergement d’urgence atteignaient leur limite.
Selon IRCC, ce soutien a aidé plus de 15 000 demandeurs d’asile à se trouver un logement et à vivre de manière autonome depuis janvier 2024.
Sur papier, le volet d’hébergement à l’hôtel doit prendre fin le 30 septembre prochain, en vue de transitionner vers un modèle plus «durable».
«Le passage prévu des hôtels à des solutions plus durables et plus rentables permet au gouvernement fédéral de se recentrer sur son rôle principal en matière d’asile», explique-t-on.
Le ministère informe que «la demande d’hébergement temporaire est en baisse constante».
Dans l’absolu, le nombre de demandes d’asile au Canada a explosé entre 2017 et 2024, passant de 50 365 à environ 173 000 pendant cette période.
Depuis le début de l’année, l’afflux de demandeurs d’asile est en dents de scie.
Le Journal a récemment dévoilé que 750 migrants s’étaient pointés au poste frontalier de Saint-Bernard-de-Lacolle dans les six premiers jours de juillet, soit plus que dans tout le mois de mai, selon l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC).
En juin 2024, Ottawa et Québec ont signé une entente pour le versement de 750 millions$ du fédéral afin d’aider le Québec à éponger les coûts associés à la crise migratoire.
Le bureau du ministre québécois de l’Immigration, Jean-François Roberge, a fait savoir que le gouvernement québécois travaillait sur la prochaine facture à présenter au gouvernement fédéral.
Aujourd’hui, Québec souhaite surtout qu’Ottawa se concentre à réduire de moitié le nombre de résidents permanents dans la province et mette sur pied un programme pour répartir les migrants dans tout le pays.