Hébergement des aînés: est-ce que le moment est venu?
Sur quoi baser votre décision de mettre un aîné dans une résidence privée

Ghislain Larochelle
« Quand j’étais jeune, je me souviens que maman avait dû placer papa en résidence, alors que celui-ci n’était pas très âgé, nous confie Martin. Il était atteint de la maladie d’Alzheimer et elle ne parvenait plus à s’occuper de lui convenablement. Aujourd’hui, je dois effectuer la même démarche avec elle », ajoute Martin, la voix tremblante d’émotion.
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La vie est un long fleuve tranquille. Pas toujours. Parfois, de violents tumultes viennent bousculer le quotidien, nous faisant perdre nos repères. Prendre des décisions importantes devient alors des plus difficile. Mais nécessaire. Lorsqu’un parent souffre d’une maladie chronique nécessitant des soins constants, ou encore que le proche aidant n’a pas la capacité d’assumer cette lourde tâche, la décision apparaît alors évidente. Mais ce n’est pas toujours le cas. Parfois, les symptômes de la maladie ne sont pas apparents.
Alors, sur quoi baser notre jugement ?
RECONNAÎTRE LES SIGNES
- Blessures fréquentes : Le fait que la personne souffrant de la maladie se blesse à répétition devrait mettre la puce à l’oreille. Les brûlures, coupures et chutes peuvent entraîner de graves conséquences. Les hanches et les membres fracturés représentent de véritables cauchemars, car ces blessures sont longues à guérir.
- Urgences et hospitalisations : Devoir se rendre constamment à l’urgence des hôpitaux pour des situations nécessitant parfois l’hospitalisation est symptomatique que quelque chose ne va pas.
- Fonctionnement quotidien : Au jour le jour, la personne parvient-elle à effectuer les activités comme elle le faisait auparavant ? Faire sa toilette, cuisiner, se servir un repas, tenir une discussion, etc. L’observation de ces faits et gestes habituels peut renseigner sur l’état de santé de la personne, tant sur le plan physique que sur le plan cognitif.
- Oublis et confusions : Lorsque ces deux facteurs deviennent prédominants, que la personne se cherche continuellement et qu’elle perd le fil des jours, il faut s’interroger si elle est apte à fonctionner au quotidien.
ET LE PROCHE AIDANT
Jusqu’à présent, nous n’avons énuméré que des facteurs qui concernaient la personne atteinte de la maladie.
Mais qu’en est-il de celle qui doit accomplir la tâche d’accompagnement ?
Endosser une telle responsabilité requiert des ressources physiques, psychologiques, intellectuelles, financières... Surtout, ne pas tenir pour acquis que tous sont en mesure de relever le défi parce qu’il s’agit de venir en aide à un proche.
Se rendre malade pour y arriver en jouant au surhomme ou à la superwoman n’arrangera rien.
EN CONCLUSION
La décision de placer ses parents dans une résidence n’est pas simple à prendre.
L’attachement à l’égard des parents et la charge émotive liée à la démarche de les placer en résidence peuvent altérer le jugement des proches.
L’important, c’est que les parents reçoivent de bons soins, sans que ceux et celles qui désirent leur venir en aide y laissent leur propre santé.
TROIS ÉTAPES À RETENIR
- Établissez une liste de faits concrets, dressée à partir d’observations.
- Discutez par la suite avec l’équipe médicale en présentant les faits.
- Ne pas hésiter à demander des avis aux professionnels de la santé. Ces spécialistes en connaissent davantage sur la problématique et donneront une opinion neutre.
QUELQUES CONSEILS DE PLUS
- Faire la préparation avec délicatesse et dans le respect des besoins de la personne.
- Faites-vous aider par des consultants privés qui offrent des services d’accompagnement si vous êtes débordé.
- N’hésitez pas à consulter votre médecin de famille pour aider à convaincre un parent qui a besoin de soins.
Comment choisir une résidence pour ses parents âgés ?
« Le transfert de maman dans une résidence s’est déroulé sans anicroche, confie Anne-Rose. Nous nous sommes pris longtemps d’avance et tout a bien fonctionné. Même qu’elle semble plus heureuse aujourd’hui dans sa nouvelle demeure ! »
Étape délicate que représente la recherche d’un toit approprié pour un parent en fin de parcours. Certes, mais pas impossible. Comment s’y prendre afin que ce passage soit le plus harmonieux possible ?
COMPRENDRE LA SITUATION
En vieillissant, on souffre davantage d’insécurité. C’est bien connu.
Alors, pour contrer cet état de fragilité qui peut devenir une source d’anxiété, les surprises sont à éviter. Rien de mieux que de discuter ouvertement de la question avec la personne concernée, sans fixer d’échéance pour atteindre un quelconque résultat. Généralement, ce seront les aînés de la famille qui entameront ces échanges, mais, éventuellement, il serait préférable que tous les enfants y participent. Faire germer l’idée d’un changement de vie qui pointe à l’horizon permet d’acclimater la personne âgée à la nouvelle réalité, d’une part, et, d’autre part, cela donne des indications pour sélectionner la résidence appropriée. Car le choix ne manque pas.
LES FACTEURS À CONSIDÉRER
La gamme de résidences offertes peut en confondre plusieurs.
Cependant, le premier facteur à considérer demeure les types de services requis, compte tenu de l’état de santé et du niveau d’autonomie de la personne. Suivent les multiples considérations en relation avec les préférences : services connexes offerts, localisation, moyens de transport offerts, etc. De là l’importance d’avoir préalablement fait le tour calmement de tous ces sujets. Tous ces facteurs doivent être examinés sous le prisme des ressources financières disponibles. Les enfants souhaitent-ils apporter une contribution ?
VISITER DES RÉSIDENCES
Compte tenu de tous les éléments que vous avez déterminés, n’hésitez pas à visiter plusieurs résidences et à questionner le personnel.
Ainsi, vous serez en mesure d’évaluer la qualité des soins, les installations, les services connexes, les visites, les mesures de sécurité, politique de réservation, etc. Profitez-en pour interroger des résidents. Ils vous donneront l’heure juste.
EN CONCLUSION
Le transfert d’un parent de sa maison à une résidence pour aînés est une opération qui demande préparation.
Souvent, cette démarche représente une grande marque d’affection qu’un enfant peut témoigner à la personne qui lui a prodigué tout son amour. Un juste retour des choses.