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L'article provient de TVA Nouvelles

Hausse salariale de 15% pour le chef du SPVQ

Son nouveau salaire de 282 000$ est justifié par «la criminalité émergente»

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Photo portrait de Taïeb Moalla

Taïeb Moalla

2025-07-02T15:45:59Z
2025-07-02T19:16:20Z
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Denis Turcotte, chef du Service de police de la Ville de Québec (SPVQ), obtient une hausse salariale annuelle de 15% «dû à la complexité grandissante et aux nombreux enjeux générés par la criminalité émergente au sein du territoire».

C’est du moins ce qu’on peut lire dans un sommaire décisionnel du comité exécutif de la Ville de Québec. Approuvé vendredi dernier et rendu public lundi, ce texte doit être voté, ce mercredi, par les conseillers municipaux lors du dernier conseil municipal précédant les vacances estivales. La majorité détenue par l’équipe du maire fait en sorte que ce vote sera vraisemblablement une formalité.

«Compte tenu de ces enjeux [complexité grandissante et criminalité émergente], la Direction générale recommande une majoration de 15 % à la rémunération de monsieur Turcotte aux autorités désignées», y écrit-on. 

À la tête du service de police depuis mai 2021, M. Turcotte touchera un salaire annuel de 282 075$ une fois son contrat d’embauche mis à jour.

Fraternité outrée

Sans contrat de travail depuis plus de 18 mois, la Fraternité des policiers a dit être «outrée» face à cette situation.

«Nous en sommes littéralement outrés que les policiers sur le terrain ne bénéficient pas de la même reconnaissance. C’est un manque de respect total de la direction générale de la ville de Québec envers l’ensemble de ses policiers», a regretté la Fraternité, mercredi par voie de communiqué.

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On y lit également que «sans minimiser l’importance du travail de M. Turcotte, il s’avère que les policiers œuvrant sur le terrain subissent les nombreux enjeux générés par la criminalité émergente sur le territoire de la ville de Québec. Nos membres font quotidiennement face à la hausse de la violence et de la criminalité, mettant leur santé physique et mentale en péril».

Les policiers de Québec ont par ailleurs confirmé qu’ils commenceront, à partir de jeudi, à porter leur pantalon de camouflage/jeans pour «manifester (leur) insatisfaction».

Réactions politiques

Mercredi, cette hausse salariale a suscité des réactions politiques contrastées. Sans surprise, le maire Marchand s’est porté à la défense de la décision de son comité exécutif. «Présentement, on avait besoin d’assurer qu’on a un chef de police qui soit en bonne et due forme en selle. On a un bon chef de police (avec) 35 ans d’expérience. Sa rémunération, présentement, le place juste concurrentiel avec les autres grandes villes».

À ses yeux, «les policiers (syndiqués) ne sont victimes de rien. Ils sont bien rémunérés [...] Leur situation présentement n’est pas cauchemardesque [...] Nos policiers ne sont pas dans la rue. Ils ne sont pas en état de famine».

M. Marchand a également parlé du fait que le chef Turcotte «arrivait au terme de son contrat» et qu’on «souhaite le garder». Le maire a toutefois dû admettre ensuite que le contrat du directeur du SPVQ est ouvert et qu’il ne contient pas de date de fin.

De leur côté, les oppositions municipales ont dénoncé le moment choisi pour cette hausse. Selon Claude Villeneuve, chef de Québec d’abord, «ça n’a aucun sens d’aller de l’avant avec cette augmentation-là, alors qu’on est en litige avec les policiers. C’est un très mauvais message à leur envoyer».

Stevens Mélançon, chef par intérim d’Équipe priorité Québec, a parlé d’un «manque de jugement» et d’une décision «malhabile» qui «envoie un mauvais message», alors que les syndiqués n’ont toujours pas réglé leur convention collective.

Pour Jackie Smith, cheffe de Transition Québec, «c'est une autre démonstration que l'administration Marchand favorise toujours le patronat et pas les salariés. C'est très méprisant que M. Marchand donne une grosse hausse pour le directeur et ignore complètement les demandes du syndicat».

Le sommaire décisionnel a été adopté mercredi au conseil, malgré le votre contre de tous les conseillers d'opposition. 

Avec la collaboration de Stéphanie Martin

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