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L'article provient de Le Journal de Québec
Affaires

Hausse du prix du carburant: des camionneurs dans le rouge

Ils réclament une aide du gouvernement pour éponger la hausse

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Julien McEvoy et Jean-Michel Genois Gagnon

2022-05-09T16:29:47Z
2022-05-09T22:11:11Z
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Les camionneurs qui alimentent les chantiers du ministère des Transports en gravier et en sable en ont assez. Ils ont manifesté, lundi, pour réclamer qu’on leur rembourse une part plus importante de leurs dépenses en carburant en raison de la flambée des prix.  

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Depuis janvier, le litre de diesel est passé d’une moyenne de 1,45$ à 2,33$. Pour un camionneur artisan, qui est un travailleur autonome, ça représente des dépenses supplémentaires importantes.  

«Les camionneurs artisans perdaient jusqu’à 60 cents du litre au mois de mars. Lorsqu’on met 300 ou 400 litres par jour, imaginez le manque à gagner», a indiqué Gaétan Légaré, directeur général de l’Association nationale des camionneurs artisans (ANCAI).  

C’est pourquoi l’ANCAI a invité ses 5200 membres à manifester, lundi, devant les bureaux des centres de services du ministère des Transports du Québec pour réclamer un ajustement des tarifs.

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À Québec, un convoi est passé par l’Assemblée nationale. Une lettre a également été envoyée à tous les députés. 

«C’est le ministère des Transports qui fixe le tarif. Le ministère a une méthode de compensation de carburant qui est complètement inacceptable et qui n’est plus d’actualité», a déploré M. Légaré, estimant que «tout le monde roule à perte».   

Comme autres moyens de pression, à partir du 13 mai, l’association ne forcera plus ses camionneurs à assurer un service, malgré les obligations dans leurs contrats. Elle ne réclamera plus de pénalités non plus.

Une centaine à Québec

À Québec, selon le président du bureau des camionneurs artisans Chauveau-Québec, Roland Lepage, une centaine de personnes étaient présentes.   

«Lorsque tu es rendu à payer 400$ de carburant pour 900$ d’ouvrage, tu ne peux pas verser la moitié de ta paye en carburant», a confié M. Lepage.  

Celui qui a commencé dans le domaine en 2001 ne cache pas qu’il est plus difficile d’être camionneur artisan, aujourd’hui. En plus du carburant, l’entretien des véhicules coûte plus cher, tout comme les pneus et les pièces.  

150$ par jour

Le taux horaire d’un camionneur est calculé par le ministère des Transports, qui prend en compte une foule de facteurs, dont le prix du carburant.   

En janvier, l’ANCAI avait obtenu 8$ de plus l’heure pour ses membres. Les camionneurs artisans de l’association ont aussi obtenu, en mai, une compensation additionnelle de 10% du prix du carburant.   

Carl Lafond est camionneur en vrac en Abitibi-Témiscamingue. L'explosion du prix du carburant diesel lui fait perdre au moins 150 $ par jour.
Carl Lafond est camionneur en vrac en Abitibi-Témiscamingue. L'explosion du prix du carburant diesel lui fait perdre au moins 150 $ par jour. Photo courtoisie

«Sauf que c’est 30% de compensation qui serait plus représentatif de ce que ça nous coûte», a expliqué Carl Lafond, de l’Abitibi-Témiscamingue. L’explosion du prix du carburant diesel lui fait perdre au moins 150$ par jour.  

«Ma saison repart avec ces prix-là, je ne suis pas capable de dire combien on va perdre», a noté pour sa part Donald Guy, camionneur à Shawinigan.   

L’ANCAI n’exclut pas d’autres actions ces prochains jours.  

Discussion

En mêlée de presse, le ministre des Transports, François Bonnardel, assure être en discussion avec les camionneurs depuis «quelques jours».   

«Je comprends leur problème. La situation de l’inflation du coût du carburant est extrêmement élevée présentement. On a un mécanisme qui existe déjà qui répond à cette problématique», a-t-il expliqué.   

Les actions de lundi arrivent moins d’une semaine après la sortie des transporteurs scolaires, aux prises avec la même hausse du prix du carburant diesel.   

La Fédération des transporteurs par autobus négocie actuellement avec le ministère de l’Éducation, car les contrats de transports scolaires sont habituellement d’une durée de cinq ans.  

La fédération demande à Québec de rétablir une compensation qui permettait d’éponger une partie de la facture.  

– Avec la collaboration de Félix Lacerte-Gauthier

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