Hausse du prix à la pompe: l'essence à 2$ en mai selon un expert

Les automobilistes québécois pourraient bien vivre une nouvelle hausse significative du prix de l'essence en quelques semaines alors que le prix à la pompe pourrait grimper au-delà de la barre psychologique des 2$ plus tôt que tard.

C’est du moins ce qu’a déclaré le président pour l’Association des Canadiens pour l’énergie abordable, Dan McTeague à QUB, précisant que cette hausse devrait survenir vers la troisième semaine de mai.

«C’est un manque de concurrence au niveau du raffinage», précise l’expert qui estime que la fermeture de deux raffineries, une à Québec et l’autre à Montréal, n’est pas étrangère à la situation.

Oubliez la théorie des cartels. Selon M. McTeague, les grandes bannières se font transparentes depuis plusieurs années.

Il faut donc scruter les détaillants qui, eux, cherchent une marge de profit plus importante en gonflant leurs prix.

«Le prix va varier entre 9 et 10 cents le litre, et ça, c’est la marge des détaillants», explique-t-il.

• Écoutez l'entrevue avec Dan McTeague, président pour l’Association des Canadiens pour l’énergie abordable au micro d’Alexandre Dubé via QUB :

Une deuxième hausse significative

À la mi-avril, le passage de l’essence d’hiver à celle d’été avait fait bondir le prix à la pompe à un niveau qui n’avait pas été vu depuis près de deux ans en atteignant 189,9 cents.

Cette hausse avait également fait bondir de nombreux Québécois qui craignent maintenant que cela ne devienne une «excuse» pour augmenter sans cesse le prix de l’essence.

«Comme si on n’en avait pas déjà assez à payer. Les trois quarts du monde ont de la misère à arriver et là on va essayer de nous donner l’excuse bidon de l’essence d’été? Désolé, mais pour moi ça ne passe pas. Il y a des limites à rire du peuple», lance François Beaudoin, un automobiliste rencontré par Le Journal jeudi.

Selon plusieurs analystes, les prix devraient tout de même fluctuer entre 1,75$ et 1,95$ le litre au Québec et en Ontario cet été.

Plusieurs mécontents

De nombreux automobilistes ont réclamé des actions permettant de freiner la hausse du prix de l’essence qui vient également s’ajouter à celle du panier d’épicerie notamment.

«Tout coûte plus cher, mais les salaires ne suivent pas. Il faudra que des questions se posent et que des changements soient faits tôt ou tard parce qu’à un moment donné il n’y a juste aucune logique», s’indigne Éric Allard-Gosselin.

«Quelqu’un qui travaille 40 heures au salaire minimum n’est même pas capable de mettre de l’essence dans sa voiture et d’avoir un toit sur la tête et nourrir sa famille en même temps», a-t-il renchéri.

De son côté, le superministre de l’Économie et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, a indiqué mercredi qu'il n’avait pas l’intention d’imposer un prix plafond comme c’est le cas avec le lait, par exemple.

«On pourrait le faire. [...] Mais je ne pense pas que c’est au gouvernement, je ne pense pas que c’est au ministre de l’Économie et de l’Énergie de fixer le prix [de l’essence] toutes les semaines», explique-t-il.

Ce dernier a toutefois précisé que «certains mécanismes» seraient mis en place pour plus de transparence.