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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Hausse des noyades au Québec: bond des inscriptions pour les cours de natation

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Photo portrait de Marie-Laurence Delainey

Marie-Laurence Delainey

2025-07-01T21:00:00Z
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Les récentes noyades au Québec suscitent un afflux d’inscriptions vers les cours de natation, mais les sauveteurs rappellent qu’il ne faut pas attendre une tragédie pour apprendre à nager.

La fondatrice de Mon bébé nageur à Montréal et professeure de natation Valérie Gatellier note une augmentation moyenne de 15% des appels dans les jours suivant des noyades. 

«Ça risque de tenir tout l’été, ça ne sera pas juste les deux semaines où on parle de ça. Les gens sont choqués, ils vont tout l’été chercher à prendre des cours», précise celle qui cumule plus de 35 ans d’expérience dans le domaine. 

«Chaque fois que les médias parlent de noyades, les inscriptions aux cours augmentent, le téléphone sonne», remarque-t-elle.

Depuis le début de la saison, la Société de sauvetage du Québec (SSQ) dénombre 31 noyades, comparativement à 26 l’an dernier à pareille date.

«Quand arrivent des drames, [suivre des cours] redevient la solution. [Les gens se disent:] je ne veux pas que ce drame-là arrive chez moi [...] Ça interpelle [les gens] et ils veulent suivre des cours de natation», note le directeur général de la SSQ, Raynald Hawkins.

Mme Gatellier remarque la tendance non seulement pour les enfants, mais aussi pour les adultes.

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«Il y a des parents qui me disent ne pas savoir nager, c’est pour ça qu’ils sont là. Des parents demandent si on donne des cours privés pour les adultes, ça reste en suspens, [mais] dès qu’il y a une noyade, [ils disent:] “je veux vraiment qu’on se parle pour commencer les cours en septembre”», raconte-t-elle.

Savoir nager à tout âge

Les experts et sauveteurs rappellent l’importance de ne pas attendre qu’un drame se produise pour apprendre à nager, et ce, peu importe l’âge.

«J’en parle avec mes clients, ils n’ont pas eu de cours quand ils étaient jeunes, [ont] appris sur le tas. Même si on sait nager, dans un moment de stress, des fois on fige. Inviter les adultes à reprendre des cours, juste revoir [leurs] techniques, s’assurer [qu’ils sont] capables de faire un 200-300 mètres de nage (...) », ajoute la fondatrice de Eau Wow Natation, Maeva Miljours.

Maîtriser les compétences de base en natation, notamment en situation d’urgence, peut aussi sauver des vies, rappelle M. Hawkins. Le drame survenu à Montréal le 11 juin, où une mère et son fils de trois ans se sont noyés dans une piscine résidentielle de Lachine, en est un triste rappel.

«La maman a certainement tenté de sauver son enfant. Est-ce qu’elle s’est retrouvée dans une partie profonde, et qu’elle a eu cette difficulté-là... J’en ai des histoires! Je me souviens d’un papa qui a sauté à l’eau pour sauver son enfant, il avait réussi à extirper l’enfant de l’eau mais il a coulé après [...] Ce n’est pas parce qu’on est adultes qu’on ne peut pas apprendre à nager», conclut M. Hawkins.

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