Hausse de 3,6% des tarifs résidentiels le 1er avril: Hydro-Québec contestera une décision de la Régie de l’énergie


Louis Deschênes
La Régie de l’énergie a annoncé jeudi une hausse de 3,6% des tarifs résidentiels d’Hydro-Québec, ce qui est supérieur à la cible de 3% fixée par le gouvernement Legault. La société d’État portera la décision de l’organisme en appel.
• À lire aussi: Autre coup dur pour le consommateur: votre compte d’Hydro risque de gonfler dès avril 2025
• À lire aussi: Sobriété énergétique : Hydro-Québec veut connaître toutes vos habitudes de consommation d’énergie
Une augmentation qui a fait réagir vivement le premier ministre choqué de la situation.
«La Régie de l’énergie a décrété que les tarifs résidentiels d’électricité allaient augmenter de 3,6%. Il n’en est pas question. Tant que je serai premier ministre, les tarifs résidentiels n’augmenteront pas de plus de 3% annuellement. Je vais trouver une solution avec l’équipe gouvernementale et Hydro-Québec», a mentionné François Legault sur les réseaux sociaux en soirée.
«Nous évaluons les moyens pour qu’Hydro-Québec limite la hausse à 3%» a affirmé la ministre Christine Fréchette sur X quelques minutes après l’annonce.
Cette hausse applicable à compter du 1er avril 2025 s’explique essentiellement par la croissance de la demande et l’inflation, qui se reflètent notamment sur les coûts d’approvisionnement en électricité, a indiqué la Régie de l’énergie.
La clientèle commerciale fera face à une augmentation de 3,6%, alors qu’Hydro-Québec demandait 3,9%.
Pendant ce temps, les grands clients industriels évitent le pire avec une hausse de 1,7%, alors que la proposition d’Hydro était de 3,3%.
Une réévaluation des hausses de tarifs d’électricité industriels en raison du contexte économique avec les États-Unis a déjà été évoquée au sein du gouvernement.
En appel
Aussitôt la décision de la Régie de l’énergie publiée, Hydro-Québec a annoncé son intention de la porter en appel afin de limiter la hausse à 3% comme demandé en septembre.
«Cette décision n’est pas cohérente avec le contexte social, économique et politique du Québec», a écrit Hydro dans une brève déclaration, alors que le Canada fait les frais d’une guerre tarifaire avec les États-Unis.
La Régie a soutenu que «les hausses tarifaires qui ne reflètent pas la croissance des revenus requis d’Hydro-Québec sont arbitraires».
Mauvaise surprise
En décembre, le premier ministre François Legault disait qu’il voulait épargner la clientèle résidentielle.
«Les tarifs d’électricité résidentiels seront limités à une augmentation maximale de 3%» déclarait-il.
En contrepartie, les industriels pouvaient s’attendre à des hausses allant jusqu’à 5%.
«Même avec des augmentations de tarifs de 4% à 5% du côté des entreprises, on va rester beaucoup plus bas que les tarifs qui sont offerts par les autres États», réitérait M. Legault à la fin janvier.
Avec Sylvain Larocque