Le prix de l’essence grimpe partout au Québec pour le long week-end
Louis Deschênes et Francis Halin
Le passage de l’essence d’hiver à celle d’été provoquera une hausse de 5¢ le litre partout au Québec durant ce long congé de Pâques.
Mince consolation: l’an dernier, cette transition avait fait grimper le litre de 20¢ alors que les stations-service affichaient le carburant à 1,90$ dans plusieurs régions de la province.
Cette année, le prix du litre d’essence ordinaire à Montréal devrait en moyenne passer de 1,52$ à 1,57$.
«Oui cette année pour l’essence d’été, l’augmentation est de 5¢ le litre dès vendredi, peu importe la marge du détaillant», confirme Dan McTeague, président d’Énergie abordable pour les Canadiens.

Sur la Rive-Sud, à Longueuil, l’augmentation était déjà en vigueur vendredi après-midi alors que le panneau lumineux indiquait 157,9.
«C’est une centaine de dollars par mois directement pris dans mes poches parce que le gaz est trop cher», lance Yvan Folco, propriétaire d’un taxi depuis 40 ans.
En faisant le plein d’essence, M. Folco admet au Journal qu’il envie les autres provinces canadiennes qui n’ont plus la taxe carbone.
Pendant ce temps, à Québec, le litre devrait grimper autour de 1,60$, bien au-delà du prix réaliste, fixé à 1,55$ jeudi.
Pourquoi ça monte?
Pour comprendre le phénomène, il faut savoir que l’essence est régie par de nombreuses normes canadiennes de performances, qui varient au gré des saisons.
En raison des hivers froids du Québec, les entreprises pétrolières doivent miser sur des produits plus volatils et sur les vapeurs d’essence pour favoriser le démarrage des véhicules.
C’est ce qui explique pourquoi, dans l’est du Canada, le carburant est adapté aux saisons.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette variation du coût d’une année à l’autre, mais M. McTeague indique que la hausse de 2024 était exceptionnelle.
«Ça dépend des fournisseurs et si les raffineries aux États-Unis sont capables d’obtenir les produits nécessaires pour faire l’essence utilisée durant l’été», indique M. McTeague.

Un autre 0,10$
L’expert prévoit que le coût de l’essence va grimper d’un autre 0,10$ le litre en moyenne d’ici le début de l’été.
«Mais ça va se stabiliser en juillet et août pour baisser par la suite», rassure Dan McTeague.
À la même période l’an dernier, les analystes craignaient une hausse jusqu’à 2$ le litre pour l’été.
Cette année, rien n’indique qu’une telle hausse pourrait se produire, d’autant moins que le prix du baril a chuté depuis le début du mois d’avril et qu’habituellement les effets d’une baisse se font sentir quelques mois plus tard.
Il y a également l’abolition du prix plancher au Québec qui pourrait peser dans la balance, M. McTeague estimant que l’impact de cette mesure annoncée par François Legault sera minime, voire inexistant.
Mythe du long congé
Malgré ce que les consommateurs peuvent en penser, le litre d’essence n’augmente pas systématiquement avant chaque long congé, comme c’est le cas avec Pâques.
«C’est un mythe qu’on essaie de défaire», lance Simon Bourassa, de CAA-Québec.

«On l’a calculé et l’a vérifié sur plusieurs années, puis ce n’est pas vrai», explique-t-il.
À moyen terme, différents facteurs peuvent expliquer la variation du prix à la pompe autant à la hausse qu’à la baisse, comme des conflits ou des catastrophes naturelles à l’international.
M. Bourassa rappelle aussi que, parfois, quand les marges au détail sont très minces, des stations-service profitent des longs congés pour augmenter leurs prix.
Prix moyen du litre d’essence avant la hausse
Montréal 151,8
Québec 154,3
Montérégie 151,4
Estrie 153,5
Saguenay 144,5
Gatineau 137,5
(Source: CAA-Québec)
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